Sur les 140 000 tonnes de légumes produites sur ses terres chaque année, Maurice en gaspille au moins 40 000 tonnes, selon la presse locale, qui révèle l’ampleur du gaspillage alimentaire sur l’île.
Maurice produit annuellement 140 000 tonnes de légumes et n’en consomme que 100 000 tonnes. « Qu’advient-il de ces 40 000 tonnes de légumes restantes ? Ils ne sont jamais consommés », relate Le Défi Quotidien, évoquant un gaspillage alimentaire, dû à un manque de planification au niveau de la production.
Au lieu de finir dans la poubelle, comme c’est souvent le cas, une quantité non négligeable de ces légumes ne sont jamais récoltés. Pour cause de surproduction, « une partie de ces légumes restent dans les champs », relaie le journal mauricien.
« Les planteurs ne les récoltent pas parce que cela ne vaut pas le coup pour eux de les vendre sur le marché, vu que ces légumes sont en abondance et que les prix de ventes très minimes », indiquent les planteurs locaux. Même récoltés, ces légumes peinent à trouver preneurs. « Il y a aussi des consommateurs qui en profitent pour en acheter plus, mais ils n’arrivent finalement pas à tout consommer. Ces légumes finissent finalement par pourrir », déplore un producteur.
Sont concernés par ces gaspillages, notamment les pommes d’amour, les carottes, les choux, les concombres,… « Traditionnellement, un planteur va planter des pommes d’amour s’il voit son voisin en train de le faire. Le gros souci reste n’empêche le manque d’information. Les planteurs ne savent pas combien de légumes sont produits au cours de l’année. Si l’Agricultural Research and Extension Unit (AREU), qui est en présence de ces données, mettaient les planteurs au courant, ces derniers planifieront mieux leur production », affirme Kreepalloo Sunghoon, président du Small Farmers Welfare Fund.
Pour contourner ce problème de gaspillage de denrées alimentaires, le responsable mauricien plaide aussi pour le développement de l’industrie de transformation. « À titre d’exemple, s’il y a un surplus de pomme d’amour sur le marché, on peut transformer une partie sous forme de purée et le remettre sur le marché quand la production est moindre. On peut même exporter une partie de ces légumes ».
Malheureusement, ce sont les 8 000 agriculteurs recensés à travers l’île qui font les frais de ces gaspillages. Travaillant sur une surface cultivable de 7 500 hectares, « les planteurs ne récupèrent pas leur investissement. À titre d’exemple, il faut compter Rs 80 000 à Rs 90 000 (1 950 à 2 190 euros) pour la production d’un arpent de pomme d’amour. Quand il y a un surplus, le planteur ne récupère que 50 à 60 % de son investissement et là encore, avec beaucoup de difficultés », argumente Kreepalloo Sunghoon dans les colonnes du Défi Quotidien.