Face à cette disparition massive d’ouvriers bangladais, les autorités mauriciennes prévoient de modifier la loi pour endiguer le phénomène et poursuivre les réseaux d’employeurs dans le noir.
C’est un chiffre record. Près de 3 000 ouvriers bangladais ont abandonné leur poste depuis le début de l’année à l’île Maurice. Cette disparition s’est accentuée avec la fermeture des frontières mauriciennes en raison de la Covid-19. Le phénomène est lié de près à une situation de mauvais traitement, d’exploitation ou de sous-paiement. C’est le cas par exemple dans une usine de textile employant 2 200 Bangladais. Plus de 300 d’entre eux ont quitté leurs emplois sans prévenir à cause du petit salaire qu’ils perçoivent. Le système de ‘Tracking Team’ de la PIO a permis de relever des dizaines de travailleurs dans le noir chaque semaine. Leurs employeurs ont tout simplement déclaré être tombés sur des dortoirs vides, rapporte Défi Média.
Pour mettre fin à cette situation périlleuse, le ministre mauricien du Travail, Soodesh Callichurn a annoncé une série de mesures. Parmi elles figure la poursuite pénale des individus ou sociétés employant des étrangers au noir. "Nous allons lancer une campagne de conscientisation visant les Bangladais. Il faut qu’ils sachent que du moment qu’ils seront interpellés par la ‘Tracking Team’, il n’y a pas de retour possible", a souligné le ministre. Dans la foulée, ils seraient contraints de payer leurs billets de retour. Le ministère du Travail à Maurice envisage également l’ouverture d’un abri destiné aux ouvriers étrangers victimes d’abus et de maltraitance. Le but est de les rediriger vers d’autres secteurs d’activité sujets à une pénurie de main-d’œuvre.
La Haute-Commissaire du Bangladesh, Rezinah Ahmed, suit de près le nombre de Bangladais disparus à Maurice. Elle a insisté sur le respect de la loi en soulignant qu’une personne illégale doit être déportée. Dans le cas de la fermeture d’une usine, des redéploiements sont négociés pour éviter que les ouvriers se retrouvent dans une situation intenable, a-t-elle indiqué.
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