L’adoption unilatérale d’un texte fiscal a conduit les membres de Calédonie Ensemble à quitter le gouvernement, plaçant celui-ci dans la fragilité.
Le Monde rapporte que le gouvernement collégial de la Nouvelle-Calédonie est tombé ce mardi 16 décembre, suite à la démission de ses trois membres issus de Calédonie Ensemble (centre droit). Leur décision survient sur fond de dissensions entre les formations de droite sur la création de nouveaux impôts. "Nous ne pouvons accepter le revirement totalement injustifiable et inacceptable du Front pour l’Unité (FPU, proche de l’UMP)", a ainsi déclaré aux journalistes Philippe Michel, l’un des chefs de file du mouvement.
L’annonce est intervenue après l’étude d’un train de mesures fiscales destinées à épargner les régimes sociaux et à sauvegarder l’équilibre budgétaire des collectivités de l’archipel. Trois nouveaux impôts ont été créés sans l’appui des huit élus du FPU lors de leur adoption.
La formation fait partie du "Contrat de gouvernance solidaire (CGS)", mis sur pied au lendemain des élections de mai 2014 entre les trois partis de la droite non-indépendantiste pour garantir la stabilité des institutions.
"Sous l’autorité de Pierre Frogier (sénateur UMP), le FPU a décidé de fossoyer le CGS. Il pratique une politique de la terre brûlée et renie ses engagements", a dénoncé M. Michel.
Lors d’une conférence économique, sociale et fiscale, organisée en août, un "agenda fiscal partagé" avait été adopté et avait reçu le soutien de la majorité des organisations syndicales et patronales, tenant compte de l’urgence de la situation budgétaire.
Calédonie Ensemble fustige le FPU de "refuser tout débat" sur la sortie de l’accord de Nouméa, qui prévoit au plus tard en 2018, l’organisation d’un référendum d’autodétermination.