Un détecteur de mensonge sera testé dans les aéroports de l’Union européenne d’ici quelques jours pour faciliter et réguler le passage des migrants.
D’ici quelques jours, l’Union européenne va procéder à un test d’évaluation d’un projet nommé iBorderCtrl. Ce projet intègre un détecteur de mensonge à base d’intelligence artificielle. L’Union européenne a financé iBorderCtrl depuis 2016 avec un budget à hauteur de 4,5 millions d’euros. L’objectif est de faciliter et d’aider les gardes-frontières dans leur travail et ainsi rendre plus rapide les passages des migrants en accélérant le trafic aux frontières. Car effectivement, l’UE compte 700 millions d’entrées de nouvelles personnes chaque année. Quatre postes-frontière en Hongrie, en Grèce et en Lettonie vont être ainsi dotés de ce matériel pour un essai de six mois.
Avant d’entamer le voyage, le passager va se mettre devant une webcam. Une série de question sera posée par ce garde-frontière virtuel à savoir l’Etat civil, les pièces d’identité, les raisons de la venue, les contenus des bagages. Les questions seront posées suivant le genre, l’appartenance ethnique et la langue du voyageur. Pendant ce temps-là, iBorderCtrl analyse chaque réponse de la personne en fonction des micro-expressions de son visage c’est-à-dire des petits mouvements des yeux par exemple. Ce sera à lui de déterminer si elle dit vrai ou pas. Après toute sorte d’interrogations, le passager aura un code QR qui lui déterminera s’il va tout de suite passer ou si des entretiens approfondis seraient nécessaires avec des garde-frontières humains.
L’utilisation et la fiabilité de ce garde-frontière virtuel ne font pas l’unanimité du monde scientifique. Effectivement, selon Bruno Verschuere, maître de conférence en psychologie légale à l’université d’Amsterdam, « Les petits signes comme les micromouvements ne suffisent pas pour dire qu’une personne ment ou pas ». D’autant plus que ce procédé n’est pas sans risque. Si une personne a eu un score de risque alors qu’elle n’a pas du tout menti, quelle mesure irait-on prendre ?
Par ailleurs, Tristan Nitot, Vice-président Advocacy de Qwant et ancien président de Mozilla Europe, a suggéré un maximum de prudence car cela est une fausse bonne idée. En effet, il y a une époque où on a utilisé les systèmes de reconnaissance faciale pour repérer des individus dangereux mais cela a été pénalisé par d’importants biais comme les préjugés raciaux. Conséquence, certaines personnes vont être interrogées de façon injuste.
Par ailleurs, 32 individus ont déjà testé iBorderCtrl, le taux de réussite et de précision est aux alentours de 76%, pourtant, les inventeurs du projet ont un objectif de 85%.
(Sources : BFM TV - SciencePost)