L’évacuation des journalistes occidentaux bloqués à Homs a de nouveau échoué alors que Nicolas Sarkozy a affirmé sur RTL lundi matin que « l’amorce d’une solution » commençait à se dessiner, rapporte Le Monde. Sur terrain, les bombardements ont fait au moins sept morts hier dans ce haut lieu de la contestation. De son côté, le régime d’Assad a annoncé la victoire du « oui » à 89,4% au référendum sur la nouvelle Constitution.
Le sort de la journaliste du Figaro Edith Bouvier et de son confrère, le photographe indépendant britannique Paul Conroy, blessés à Homs mercredi dans des pilonnages, reste incertain. Malgré plusieurs tractations engagées durant tout le weekend par la France, la Pologne qui représente les intérêts des Etats-Unis en Syrie, la Grande Bretagne, avec le concours de la Croix-Rouge internationale, leur évacuation n’a pas pu aboutir lundi soir.
Dans la soirée d’hier, des volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) sont parvenus à entrer dans le quartier de Baba Amr, mais « un intermédiaire de Baba Amr est venu nous dire que la journaliste du Figaro Edith Bouvier refusait de sortir si les conditions qu’elle posait n’étaient pas satisfaites », a indiqué Abdel Rahmane Attar, président de l’organisation. « Nous ne connaissons pas ses conditions et nous ne savons pas si elle a vraiment refusé car nous n’avons pas pu avoir de contacts directs avec elle », a rajouté ce responsable.
Une vingtaine de volontaires pénétraient le quartier avec quatre ambulances, destinées à transporter les blessés et un corbillard pour ramener hors de Homs les dépouilles des deux reporters occidentaux tués dans les pilonnages mercredi. Selon Abdel Rahmane Attar, ils seraient restés à l’intérieur durant près de trois heures mais leur mission a de nouveau échoué.
« Notre équipe a proposé de prendre les dépouilles des deux journalistes tués mercredi mais l’intermédiaire a indiqué qu’elles se trouvaient ailleurs. Nous avons évacué une vielle femme ainsi qu’une femme enceinte et son mari, tous syriens. Les négociations doivent reprendre demain », conclut le président du CRAS.
Dans une séquence vidéo postée sur internet par des militants anti-régimes la semaine dernière, les deux journalistes ont chacun formulé leur demande d’aide pour une évacuation immédiate. Pour sa part, Edith Bouvier avant demandé qu’un cessez-le feu soit décrété afin de sécuriser leur évacuation.
Par ailleurs, la femme de Paul Conroy avait déjà annoncé auparavant que des tentatives ont été initiées pour faire sortir son mari de ce quartier en proie à des bombardements depuis trois semaines consécutives, mais ce dernier aurait décliné l’offre en exigeant la présence d’un représentant de son pays pour plus de sécurité.
Alors que les morts se comptent par dizaine chaque jour dans plusieurs quartiers de Homs, le référendum organisé dimanche par le régime d’Assad pour instaurer le "pluralisme politique" dans le pays, a conquis une large majorité. Le oui l’a effectivement emporté avec 89.4% des suffrages.