Sur un total de 170 témoignages, 24 cas de mauvais traitements ont été rapportés par des migrants à Amnesty International. Quinze concernent des coups, y compris par des matraques électriques. L’organisation pointe du doigt la police italienne.
Des policiers italiens ont mis en pratique des méthodes assimilables à de la torture pour obtenir les empreintes digitales des migrants, affirme jeudi 3 novembre Amnesty International. L’organisation de défense des droits de l’homme attribue la responsabilité de cette situation à l’Union européenne, rapporte Le Monde.
En effet, ce sont les pressions de l’Union européenne pour qu’elle se montre inflexible envers les migrants qui ont conduit aux expulsions illégales et à de mauvais traitements assimilables à de la torture en Italie, d’après Amnesty International.
La politique des "hotspots", des centres d’enregistrement décidés par Bruxelles pour faciliter l’identification des migrants à leur arrivée sur le sol européen, a poussé l’Italie à agir au-delà de la légalité et conduit à des "abus choquants" de la part de certains policiers, selon les explications de Matteo de Bellis, coordinateur du rapport. De nombreux migrants refusent d’être identifiés à leur arrivée en Italie dans l’objectif de déposer une demande d’asile dans le pays européen de leur choix.
Sur les vingt-quatre témoignages de mauvais traitements recueillis par Amnesty International sur un total de 170 entretiens, quinze font état de coups, y compris avec des matraques électriques, comme l’a raconté un Soudanais de 16 ans. "Ils ont utilisé une matraque électrique plusieurs fois sur ma jambe gauche, puis sur la droite, ma poitrine, mon ventre. J’étais trop faible pour résister, à ce moment-là, ils ont pris mes deux mains pour obtenir des empreintes digitales", détaille l’adolescent.
Deux autres témoignages font état de violences sur les parties génitales. Un homme de 27 ans affirme ainsi avoir été contraint de s’asseoir sur une sorte de chaise percée avant que la police n’utilise des pinces sur ses testicules, selon le rapport d’Amnesty International.
Au regard de ces témoignages, Amnesty International juge indispensable qu’une enquête indépendante soit menée, même si "le comportement de la plupart des policiers reste professionnel et que la grande majorité des prises d’empreintes digitales a lieu sans incident".
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