Condamné à perpétuité pour avoir commis 78 meurtres, Mikhaïl Popkov a mené une double vie : père modèle le jour et tueur en série la nuit.
Mikhaïl Popkov nommé « le maniaque d’Angarsk » est un policier russe qui vient d’être condamné à perpétuité pour 78 meurtres commis depuis 1992 où il avait fait sa première victime dans une forêt proche d’Angarsk en Sibérie, Russie. Marié et père d’une fille, Mikhaïl Popkov était considéré comme une personne peu sociable avec une famille parfaite, au dessus de tout soupçon, selon Franceinfo. « Il faisait de la randonnée, du vélo avec sa femme. Il aimait organiser des repas dans la cour de l’immeuble ». Pourtant, il avait suspecté sa femme Elena Popkova, de le tromper, et cela a été le « déclic » d’une longue série de meurtres sordides de 77 femmes et un homme, selon la journaliste russe, Sasha Sulim.
Mikhaïl Popkov a donné une interview pour Meduza pendant laquelle il a raconté ses meurtres sordides en faisant payer 5 000 roubles.
Dans son véhicule de police, Lada Niva, il aborde des femmes seules sur la route la nuit et alcoolisées en leur proposant de les raccompagner, se sentant rassurées par son insigne, les victimes acceptaient. C’est suivant la conversation qu’il décidait du sort des jeunes femmes, « si elle se comportait bien, sans me provoquer, je la ramenais chez elle », a-t-il confié. Par contre, pour les autres, il les tuait avec les armes dérobées dans les scellés de la police telles couteau, hache, marteau ou tournevis en leur assénant plusieurs coups rendant certains corps mutilés qu’il a abandonnés le long d’une autoroute M53.
De 1992 à 1996, beaucoup d’éléments ont été bâclés, aussi Nikolaï Kitaev, adjoint du procureur général d’Irkoutsk, une ville de Sibérie orientale, a été envoyé à Angarsk. Il a commencé à parler d’un meurtre en série car chaque nouveau crime ressemble aux précédents. Effectivement, l’heure de la mort, le type d’endroit où elle a eu lieu, les zones du corps touchées par les coups ainsi que la nature des armes utilisées ont été plus ou moins similaires, a-t-il raconté au Parisien.
Pourtant, le nom de Mikhaïl Popkov n’a pas été mentionné dans la liste des sept policiers suspectés par Nikolaï Kitaev qui a été demis de cette enquête un an après.
En mars 2002, le colonel Sergueï Derzhavin du comité d’enquêtes (’équivalent russe du FBI) est arrivé à avoir l’empreinte génétique du tueur grâce aux traces ADN sur les corps de trois victimes. Sentant la menace, Mikhaïl Popkov a quitté la police pour devenir un simple agent de sécurité pour une entreprise de pétrochimie de la région et commettant ainsi moins de crime.
A partir de 2009, le président du comité d’enquêtes, Artyom Dubynin a continué les enquêtes lancées par ses collègues en se basant sur les éléments connus du tueur. Une liste 600 suspects ayant deux signes dont chacun devait être soumis à des tests ADN à partir de 2010 a été établie.
En mars 2012, une fonctionnaire s’apprêtait ainsi à effectuer le prélèvement d’ADN sur Mikhaïl Popkov. « Et si je refuse ? », a-t-il demandé « Il faudra me dire pourquoi ? », rétorque-t-elle.
Deux semaines plus tard, les analyses ont révélé que l’ADN de Mikhaïl Popkov correspond à 100% à celui du « maniaque d’Angarsk » conduisant à son arrestation le 29 juin 2010 à la gare de Vladivostok par Artyom Dubynin.
Par ailleurs, des spécialistes ont révélé que le tueur ne souffre ni de trouble mental, ni démence ou autre état d’esprit douloureux. Au contraire, il est conscient de ce qu’il a fait et accepte la condamnation à la perpétuité.