Le nouveau décompte des voix dans la capitale irakienne réclamé par le Premier ministre Nouri al-Maliki commencera lundi, a annoncé jeudi le président de la commission électorale.
BAGDAD (AFP) - Le nouveau décompte des voix dans la capitale irakienne réclamé par le Premier ministre Nouri al-Maliki commencera lundi, a annoncé jeudi le président de la commission électorale.
"Le nouveau décompte des voix dans la circonscription de Bagdad commencera le 3 mai et devrait durer deux semaines", a affirmé Faraj al-Haïdari lors d’une conférence de presse.
"Ceci se déroulera en présence d’observateurs européens, de l’ONU et de la Ligue arabe à l’hôtel Rachid", qui se trouve dans la "zone verte", un secteur ultra-protégé de la capitale, a-t-il dit.
La commission électorale avait décidé le 19 avril un nouveau décompte manuel dans la province de Bagdad, la plus importante du pays puisqu’elle doit répartir 70 sièges sur les 325 que compte le Parlement.
La liste du chef du gouvernement a obtenu 26 sièges et celle de son rival laïque Iyad Allawi 24. Par ailleurs, l’Alliance nationale irakienne (ANI) qui regroupe deux formations chiites conservatrices a recueilli 17 sièges et un siège est revenu au Front de la Concorde (sunnite). Les deux derniers sièges sont attribués à des minorités religieuses.
Il s’est par ailleurs montré réticent sur la tenue de nouvelles élections comme l’a suggérée la veille M. Allawi.
"C’est un sujet aux dimensions politiques qui nécessiterait une loi du Parlement. Mais je ne pense pas qu’il soit possible de tenir de meilleures élections que celles qui ont eu lieu" (le 7 mars), a-t-il dit
La précédente législature a pris fin le 15 mars et selon la Constitution l’ancien Parlement ne peut plus siéger.
"En outre, a-t-il souligné, l’organisation de nouvelles élections coûterait beaucoup d’argent et il faudrait un grand nombre de personnes pour l’organiser. Il n’est pas dit non plus que les autres groupes politiques accepteront la tenue d’un nouveau scrutin et que les électeurs, qui ont bravé des dangers (le 7 mars) pour se rendre aux urnes, iront voter une nouvelle fois".
Le Bloc irakien de M. Allawi avait affirmé mercredi dans un communiqué, "examiner l’option de demander à l’ONU, l’Union européenne et la Ligue arabe d’exercer leur droit moral et légal de protection du processus politique face aux injustices, former un gouvernement provisoire et refaire les élections sans possibilité de manipulations politiques".
Cette demande s’appuie sur le fait que l’Irak est toujours sous le Chapitre VII des Nations unies, c’est-à-dire sous le contrôle de la communauté internationale. Le pays a été placé sous ce chapitre après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990.
De récentes décisions du département juridique de la commission électorale font craindre à M. Allawi que ses rivaux ne modifient le résultat du scrutin.
Cette instance, formée de trois magistrats, a annoncé le 26 avril l’invalidation de 52 candidats dont deux élus. Vingt-deux appartiennent à la formation de M. Allawi et parmi eux un élu. Elle doit examiner la semaine prochaine le cas de neuf autres élus, dont la majorité sont des amis politiques d’Iyad Allawi.
Au niveau national, M. Allawi est arrivé en tête des législatives du 7 mars avec 91 sièges, contre 89 à Nouri al-Maliki, 70 à l’ANI et 43 à l’Alliance kurde.