Des femmes indiennes sont contraintes de se faire retirer l’utérus pour pouvoir continuer de travailler dans les champs de cannes à sucre. Le coût de l’opération est à leur charge.
La saison de la coupe des cannes à sucre se déroule en octobre dans de sud de l’Inde. Elle nécessite plus d’un million de personnes pendant six mois. Les plantations paient des agents recruteurs (les "mukadam") afin de trouver des gens qui vont travailler dans une région appelée la "ceinture du sucre". Ils veilleront à leur productivité.
Comme le rapporte Franceinfo, la moitié des ouvriers dans la région de Beed, à Maharashtra, sont des femmes. Les conditions de travail sont très dures pourtant lors de leur menstruation, elles souffrent de douleurs récurrentes, "parfois très violente", au ventre. Les coupeuses de canne à sucre sont alors obligées de s’absenter.
Pour ne pas perdre leur travail, ces Indiennes qui travaillent dans les champs de cannes à sucre doivent subir une hystérectomie, c’est-à-dire une ablation de l’utérus. Cette opération, dont les frais sont à leur charge, aurait pour but d’améliorer leur productivité.
Les recruteurs incitent aussi les coupeuses de canne à sucre à y avoir recours pour les soulager des douleurs lors des menstruations. "Si elles ne l’enlèvent pas (leur utérus), c’est un problème pour nous. Elles sont moins productives. Et si elles ont le cancer, elles ne servent plus à rien", ont-il expliqué.
Pour pouvoir continuer à travailler dans les champs, un grand nombre d’ouvrières cèdent à cette opération irréversible. Pour les mukadam, l’hystérectomie est considérée comme une opération banale, pourtant elle concerne ne concerne que 3 % des femmes dans le reste de l’Inde. Par ailleurs, ce n’est généralement pratiqué que sur les plus de 50 ans.