Après la démission du premier ministre sud-coréen, c’est au tour de la présidente locale de faire son mea culpa suite au naufrage d’un ferry le 16 avril et dont le dernier bilan est de 205 morts et 97 disparus.
Malgré des conditions météorologiques très difficiles, " montée de la marée et des forts courants ", les recherches se poursuivent autour de l’épave du ferry Sewol qui a fait naufrage au sud-ouest de la Corée du sud le 16 avril dernier. Selon Yonhap, l’agence nationale sud-coréenne, 10 nouveaux corps ont été récupérés ce mardi, portant à 205 le nombre total des morts confirmés jusqu’à ce jour tandis que le sort de 97 passagers reste toujours incertain.
Des gardes-côtes, des éléments de la marine nationale et des plongeurs privés travaillent jour et nuit sur les lieux de l’accident afin d’extirper le maximum de dépouilles. Dernièrement, leurs interventions ont été rendues difficiles en raison des vagues de 1 m et des vents forts qui soufflent jusqu’à 11m/s.
" Notre travail se concentre sur les recherches dans la partie droite du quatrième étage. Nous n’avons pas réussi à pénétrer sur le côté droit car le navire a coulé vers la droite. La droite touche le fond ", explique sur Yonhap un membre de l’équipe de gestion de la catastrophe.
Pour pouvoir accéder à l’intérieur de l’épave où sont probablement concentrées les victimes, les secouristes vont, dans un premier temps, introduire une cloche de plongée. L’usage de grands coupoirs de la marine locale sera également envisagé. En troisième lieu, ils comptent recourir aux explosifs si les familles des disparus donnent leur accord.
Ce jour, le premier ministre sud-coréen Chung Hong-won a été aperçu sur la zone d’intervention alors qu’il avait déjà remis à la présidente Park Geun-hye sa démission dimanche 27 avril.
" J’ai présenté mes excuses pour avoir été incapable d’empêcher cet accident de se produire et incapable d’en gérer correctement les suites. J’ai estimé, en tant que premier ministre, que je devais assumer mes responsabilités et démissionner ", a-t-il déclaré à la presse. Mais selon l’agence locale, la dirigeante sud-coréenne n’a pas accepté immédiatement cette démission, préférant maintenir le chef du gouvernement jusqu’à ce que la situation soit " sous contrôle ".
Ce mardi, Park Geun-hye a présidé une réunion de l’Exécutif sans la présence du premier-ministre et au cours de laquelle elle s’est excusée personnellement auprès des familles qui ont perdu leur proche dans cette tragédie.
" Je regrette tant d’avoir été incapable de corriger des maux qui sévissent depuis si longtemps et d’avoir permis la survenue d’un tel accident ", a-t-elle déclaré en présence de ses ministres. Lorsque la dirigeante locale avait parlé de " maux ", elle faisait probablement référence aux allégations de corruption et non respect des normes de sécurités ayant été à l’origine du naufrage comme le dénoncent les familles des victimes, relate Le Monde.
Park Geun-hye, " le cœur lourd " de rajouter encore : " Je ne sais comment demander pardon pour n’avoir pu empêcher cet accident et pour les premiers secours qui se sont révélés insuffisants ".
Parallèlement avec les opérations des secours, les enquêtes se poursuivent également en Corée du Sud. Selon Le Monde, tous les membres de l’équipage qui ont survécu au drame sont désormais aux mains des autorités. Samedi 26 avril, quatre nouvelles arrestations ont été conduites. A l’heure actuelle le capitaine du Ferry, Lee Joon-seok, ainsi que 14 autres membres de l’équipage sont tous en détention dont les motifs sont notamment " négligence et abandon de passagers ", dans la plupart des cas.