La lettre a été signée par une centaine de Chinois de tous les horizons, dont ses quatre rédacteurs, à savoir, Xu Youyu, professeur retraité de philosophie politique à l’Institut de philosophie de l’Académie des sciences sociales, Cui Weiping et Zheng Jian, professeurs à l’Institut du cinéma, et Jia Jia, chercheur.
La lettre publiée ce vendredi 15 octobre n’est toutefois disponible que sur des sites chinois basés hors du pays. L’AFP a également eu le privilège d’en avoir eu une copie, dont voici quelques extraits : "Nous appelons à prendre au plus vite toutes les mesures pour que Liu Xiaobo recouvre sa liberté, qu’il soit réuni à son épouse Liu Xia, et qu’il puisse se rendre en personne à Oslo pour recevoir le prix. En même temps, nous appelons les autorités à libérer tous les prisonniers de conscience et les prisonniers politiques enfermés pour des raisons d’idéologie, d’expression ou de foi religieuse.
(...) Nous appelons les autorités chinoises à adopter une attitude raisonnable face à l’attribution du prix à Liu Xiaobo, et en observant les réactions chaleureuses en Chine et à l’étranger, à se mettre en accord avec le courant mondial (...) et établir l’image d’une grande puissance responsable.
Nous appelons les autorités chinoises à tenir leur promesse de réforme du système politique. Le premier ministre Wen Jiabao (...) a récemment manifesté son profond désir de faire avancer la réforme politique, et nous sommes prêts à participer à ce processus.
Nous souhaitons que, dans le cadre de la Constitution de la République populaire de Chine (...) le gouvernement puisse garantir réellement tous les droits des citoyens, qu’il mette en œuvre une transition sociale pacifique afin de faire de la Chine un pays démocratique, doté d’un Etat de droit digne de ce nom."
Dès l’annonce du lauréat chinois du Prix Nobel de la Paix, il y a une semaine, Pékin a dénoncé avec rage un "dévoiement" du Nobel attribué à un "criminel". Dans leur lettre, les militants des droits de l’homme ont répondu au gouvernement chinois que Liu Xiaobo était "un candidat idéal". "Il n’a jamais cessé de défendre les droits de l’homme de manière non violente. Malgré les persécutions, il est dépourvu de toute haine", écrivent-ils dans leur missive.