D’après une nouvelle étude parue dans la revue médicale The Lancet, aux États-Unis, 55 % des homicides impliquant la police ne sont pas signalés. L’enquête a aussi révélé que la majorité des victimes étaient afro-américaines.
L’étude a été menée par l’Institut de statistiques pour la santé publique (IHME), à la faculté de médecine de l’Université de Washington. Comme le rapporte France Inter, les recherches ont révélé qu’entre 1980 et 2018, plus de 55% des décès dus à des violences policières ont été soit non signalés, soit mal classés. Ce qui représente 17 000 individus manquants, sur 30 800 victimes, en somme, d’après les chercheurs.
D’après l’étude, les Afro-américains sont plus susceptibles que tout autre groupe de mourir de faits de violences policières. En effet, ils ont 3,5 fois plus de risques d’être tués par la police que les Américains caucasiens. Fablina Sharara, chercheuse à la faculté de médecine de Washington et coauteure de l’étude, a fait part de son analyse dans The Guardian. "Les récents assassinats de personnes noires par la police ont attiré l’attention du monde entier sur cette crise urgente de santé publique", explique la spécialiste, mais "l’ampleur de ce problème ne peut être pleinement saisie sans données fiables".
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Toujours selon Fablina Sharara, le signalement inexact ou la classification erronée de ces décès dissimule "le problème plus large du racisme systémique, qui est ancré dans de nombreuses institutions américaines, y compris les forces de l’ordre". Selon les chercheurs, il y a un important conflit d’intérêt chez la police américaine, quant au recensement des décès.
Les coroners (officiers américains chargés d’enquêter sur les causes des décès violents ou obscurs), sont pour la plupart, intégrés aux services de police. Ce qui fait qu’ils peuvent être dissuadés de conclure à des décès causés par les policiers.
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