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"L’enfant à naître n’a été inculpé d’aucun crime par le procureur et est incarcéré de manière illégale", selon un document. La cour de Floride (Etats-Unis) a rejeté la demande de Natalia Harrell.
La cour de Floride, aux Etats-Unis, a dû rendre une décision inédite, relate Le Parisien. Natalia Harrell a demandé à être libre au nom de son fœtus. Selon elle, son bébé serait une personne et aurait droit à la liberté. Pour rappel, la jeune femme de 24 ans, enceinte de six semaines, a été interpellée et inculpée pour meurtre en juillet 2022 après avoir mortellement tiré sur une femme alors qu’elles se trouvaient toutes les deux dans un véhicule Uber.
"L’enfant à naître n’a été inculpé d’aucun crime par le procureur et est incarcéré de manière illégale", a argué le document réclamant sa libération. Il mentionne également qu’en prison, la jeune femme n’aurait pas reçu les soins nécessaires à son état de femme enceinte. Le futur père a embauché comme avocat de "l’enfant à naître" William Norris. "L’enfant n’avait pas voix au chapitre lorsque la décision d’incarcérer la mère a été prise", a-t-il annoncé. L’avocat a ainsi demandé sa libération au nom de la procédure d’habeas corpus, qui permet de contester une détention vue comme arbitraire.
La cour de Floride a rejeté sa demande en se gardant de se prononcer sur le fond de l’affaire, cette cour d’appel a précisé que sa décision du 24 février résulte du fait que la demande a été déposée sans fournir d’éléments factuels. "Nous ne croyons pas pouvoir déterminer correctement si l’enfant à naître a le droit de déposer un recours devant nous étant donné le dossier incomplet dans cette affaire", a-t-elle indiqué.
La juge Monica Gordo a vertement critiqué l’argument "illogique" présenté par la requête. Elle a écrit que le gouvernement ne pourrait pas plus être accusé de détenir l’enfant à naître de manière illégale dans cette affaire que la mère ne pourrait être coupable d’enlèvement si elle choisissait de rendre visite à sa grand-mère en Géorgie. "La mère se présente à nous en tant que cheval de Troie mal déguisé", a-t-elle pointé.
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