Décès de George Floyd : des témoins bouleversés de "ne pas l’avoir sauvé"

Ils ont regretté de ne pas avoir pu le "sauver"

Plusieurs personnes, témoins de l’agonie de George Floyd, ont été invitées à s’exprimer lors du procès de Derek Chauvin, le principal inculpé de meurtre et d’homicide volontaire.
Devant le tribunal de Minneapolis (Etats-Unis), elles ont livré des témoignages bouleversants, mardi 30 mars regrettant de ne pas avoir pu le "sauver".

Les témoignages de deux jeunes filles

Comme le rapporte Le Figaro, Darnella Frazier a été appelée à témoigner à ce procès. En pleurs, la jeune fille de 18 ans a relaté que le 25 mai, elle était sortie faire une course quand elle s’est retrouvée face à un drame qui, de son propre aveu, a "définitivement" changé sa vie.
Devant elle, le policier a mis son genou sur le cou de George Floyd qui halète, gémit, supplie, puis s’évanouit. La jeune fille a sorti son portable et a commencé à filmer. Après sa mise en ligne, sa vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, provoquant ainsi des manifestations des millions de personnes dans le monde contre le racisme et les violences policières.
Selon ses dires, sur le moment, elle a tenté de convaincre le policier de lâcher prise. "Je suis quelqu’un qui garde tout en moi, a-t-elle expliqué aux jurés. Mais quand j’ai vu ce que j’ai vu, je me suis faite entendre", a-t-elle précisé lors du procès.
Une ancienne camarade de lycée, 17 ans, a également eu le même réflexe en voyant cette scène. Sur le trottoir, celle-ci a crié aux policiers : "vérifiez son pouls, ça fait une minute qu’il ne bouge plus".

Elle s’excuse auprès de George Floyd

Des mois après ce drame, ces témoins ne s’en sont toujours pas remis. Selon Darnella Frazier, quand elle pense à George Floyd, elle voit son père, ses frères, son cousin, son oncle. "Ils sont tous noirs, cela aurait pu être eux", a-t-elle indiqué. Elle a également raconté que certaines nuits, elle fait des insomnies et s’excuse auprès de George Floyd de ne pas "s’être interposée physiquement" pour le sauver. "Mais ce n’était pas à moi de faire autrement, c’était à lui", a-t-elle conclu à l’adresse de Derek Chauvin.

Une femme pompier a interpellé le policier

Une femme pompier de 27 ans nommée Genevieve Hansen a également interpellé Derek Chauvin et ses collègues ce jour-là. En congé, elle s’est identifiée avant de demander à apporter son aide, en vain. "Dès que quelqu’un essayait de s’approcher, les policiers les écartaient", a-t-elle confié.
"Ils étaient sur la défensive", a affirmé Darnella Frazier. Ce témoignage a été confirmé par la seconde jeune fille qui a dit que personne n’a rien pu faire. "Des forces puissantes étaient là et j’ai l’impression d’avoir laissé tomber George Floyd", a-t-elle annoncé, très émue.

Un "mépris" pour la vie de l’Afro-Américain

Agé de 45 ans, Derek Chauvin est inculpé de meurtre et d’homicide volontaire. Il a comparu libre et plaide non-coupable après avoir été remis en liberté sous caution.
Selon son avocat, son client a appliqué une procédure conforme à sa formation et que George Floyd est mort d’une overdose au fentanyl et de problèmes de santé. Les procureurs ont, de leur côté, affirmé que le policier a manifesté un "mépris" évident pour la vie de l’Afro-Américain. Le procès va durer trois à quatre semaines, et les jurés devraient rendre leur verdict vers la fin avril ou début mai.

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