Procès de Dilma Rousseff : en larmes, l’avocate de l’accusation s’excuse auprès de la présidente suspendue

Larmes, cris et références à Dieu

Le procès en destitution de la présidente du Brésil Dilma Rousseff a pris des allures de tragédie grecque, raconte LCI. La scène eut lieu hier, au Sénat. Le vote historique peut mettre fin à 13 ans de pouvoir de la gauche dans le pays. L’avocat de la défense et celle de l’accusation se sont lancés dans des plaidoiries larmoyantes lors de leurs interventions en évoquant la dure bataille politique qui divise le pays depuis des mois. 

Au cinquième jour du procès de Dilma Rousseff, Janaina Paschoal l’avocate de l’accusation à l’origine de la procédure avait invoqué Dieu et a réaffirmé que la présidente suspendue avait commis des crimes de responsabilité en maquillant les comptes publics pour dissimuler la crise sans précédente que traverse le Brésil.

Un remède constitutionnel

"La destitution est un remède constitutionnel auquel nous devons recourir quand la situation devient particulièrement grave et c’est ce qui s’est passé", a Janaina Paschoal. L’avocate de 41 ans a terminé sa plaidoirie en larmes, demandant pardon pour "la souffrance" qu’elle a causée à la présidente brésilienne et avançant que cela n’avait pas été son intention. "Je lui demande de comprendre que je l’ai fait aussi en pensant à ses petits-enfants".

Devoir accompli

Janaina Paschoal avait déclaré dans une interview accordée à RFI qu’elle a le sentiment d’avoir accompli son devoir en dénonçant les agissements de Dilma Rousseff. L’avocate ne s’en cache d’ailleurs pas. "J’ai pris mes responsabilités de citoyenne face à une affaire qui implique des violations de la loi", avait-elle dit.

C’est en participant en tant qu’avocate à la rédaction d’un rapport juridique qui n’avait rien à voir avec la destitution que Janaina Paschoal a découvert d’énormes fraudes fiscales et rendu un rapport au Congrès. Et en quand elle a vu que l’opposition ne réagissait pas, elle a fait passer la demande de destitution de Dilma Rouseff par toutes les instances parlementaires du Brésil.

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