La France a dénoncé jeudi 17 mars des "atteintes graves à la liberté de la presse" au Mali après que le pouvoir a ordonné la suspension de la diffusion des médias français RFI et France 24.
La junte militaire au pouvoir au Mali a ordonné la suspension des deux principaux médias France 24 et RFI. Cette décision intervient une semaine après que les deux médias ont été débranchés de la Russie. La junte malienne a ordonné jeudi la suspension de leur diffusion dans ce pays hautement stratégique pour France Médias Monde, entité du service public. Et pour cause, le pouvoir reproche aux médias français de diffuser des informations selon lesquelles l’armée malienne est impliquée dans des exactions contre des civils. D’après Le Figaro, des deux médias sont suivis quotidiennement par près d’un tiers des 20 millions de Maliens.
Les dirigeants français n’ont pas tardé à réagir à cette décision de la junte militaire malienne. Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a dénoncé une décision "grave" et "le signe d’une course en avant vers le pire" pour le pays sahélien. La France a également pointé du doigt "des atteintes graves à la liberté de la presse" au Mali et de "graves allégations d’exactions" dans le centre du pays. France Médias Monde, la maison mère de RFI et France 24, s’est également exprimée. "Le groupe déplore cette décision et proteste vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes.", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "France Médias Monde étudiera toutes les voies de recours pour qu’une telle décision ne soit pas mise en œuvre et rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes", a-t-elle ajouté.
> A lire aussi : Retrait des soldats français au Mali : les points importants des annonces d’Emmanuel Macron