50 millions d’électeurs sur les 82 millions d’habitants se rendront aux urnes ce lundi mais les premières élections égyptiennes de l’après Moubarak débutent dans un climat d’insécurité. La nomination de Kamal el-Anzouri, le nouveau Premier ministre, jeudi dernier n’a pas suffi à calmer l’indignation des opposants.
L’Egypte assiste aujourd’hui à ses premières élections post-Moubarak qui risquent de se dérouler dans un climat bien tendu. Les 50 millions d’électeurs se rendront aux urnes avec un sentiment d’insécurité, craignant des affrontements aux abords des bureaux de vote.
Les manifestants de la place Tahrir exigeaient avant tout processus électoral le départ de l’armée et le transfert du pouvoir aux civils mais le Conseil suprême des forces armées (CSAF), en charge du pays depuis l’écroulement du régime Moubarak en février, était déjà résolu à poursuivre son chemin malgré les protestations. L’élection des 498 représentants de la chambre basse est donc maintenue et se déroulera en trois phases étalées sur douze jours.
Ahmad el-Zind, le responsable de l’organisation du scrutin a rassuré la population quant à l’impartialité de ce scrutin en déclarant « Le peuple peut faire confiance aux juges (en tout 4 765), les urnes sont une partie intégrante de leur corps. Elles sont sacrées », voulant probablement calmer les échauffourées. Mais cela risque de ne produire aucun effet sur les manifestants déterminés à poursuivre leur lutte jusqu’à l’effondrement du pouvoir militaire.
Depuis la reprise des manifestations sur la place Tahrir, 41 personnes auront déjà péri lors des affrontements en une seule semaine selon Le Parisien. La majorité des manifestants se disent ne vouloir voter ni pour un parti proche de l’ancien régime, ni pour les islamistes.
Les résultats définitifs de ces élections ne seront connus que début janvier. Les nouveaux députés seront chargés de rédiger une nouvelle Constitution. Jusqu’ici, islamistes et laïcs se sont retrouvés derrière les mêmes slogans incitant les militaires à céder le pouvoir, mais rien ne garantit qu’une bataille parlementaire entre les deux camps ne soit pas rude.
Notons que l’Egypte est le troisième pays arabe, après la Tunisie et le Maroc, à s’engager dans un processus électoral depuis le Printemps arabe.