En détention depuis deux mois dans le nord du Mozambique, un journaliste se trouve aujourd’hui dans une "situation critique", a dénoncé Amnesty International, ce mardi 5 mars.
Depuis octobre 2017, un groupe djihadiste sème la terreur dans la province du Cabo Delgado (au nord du Mozambique). Des milliers de civils ont dû quitter leur village, et environ 200 ont péri. Alors qu’Amade Abubacar - qui travaille pour une radio locale - enquêtait sur les habitants de ce village en proie à une violente insurrection islamiste, il a été arrêté le 5 janvier. Le journaliste est emprisonné pour espionnage dans le centre pénitentiaire de Mieze.
Des représentants de l’association des avocats du Mozambique ont rendu visite à Amade Abubacar, le 25 janvier. D’après Deprose Muchena, le directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe : "Amade dépérit en prison pour avoir simplement fait son travail". Dans un communiqué de l’organisation publié ce mardi 5 mars, selon le journal Le Figaro, le journaliste a confié que des militaires l’auraient maltraité. Il a affirmé avoir subi des agressions physiques.
Il s’avère par ailleurs qu’Amade souffre de problèmes de santé, notamment de "maux de tête constants et de diarrhée". Privé de traitement médical, il serait actuellement dans une "situation critique", s’inquiète l’organisation de défense des droits de l’homme. Détenu dans une cellule "bondée", le journaliste se serait également plaint "d’être privé de nourriture". Amnesty dénonce un "traitement cruel et inhumain" et craint que l’homme "ne reçoive pas les soins nécessaires". Il aurait besoin d’une intervention médicale urgente.