L’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas et l’ancien président du Conseil constitutionnel Jacques Vergès ont annoncé jeudi qu’ils allaient défendre " les autorités ivoiriennes en place ". Il s’agit d’une démarche qu’elles ont engagée à titre personnel.
Les deux personnalités françaises sont actuellement en visite à Abidjan pour apporter leur soutien au régime Gbagbo. Un soutien qui surprend plus d’un, mais qui tend à conforter Laurent Gbagbo dans sa position.
"On va s’occuper du dossier (ivoirien). Nous allons faire un Livre blanc et puis nous allons prendre la défense des autorités en place", a expliqué Roland Dumas, ancien ministre du gouvernement Mitterrand.
Ne tarissant pas d’éloges envers le président autoproclamé ivoirien, Maître Jacques Vergès voit en Laurent Gbagbo "un symbole" qui "représente une Afrique nouvelle, une Afrique qui ne s’incline pas".
"Et c’est ça qui est intolérable pour les dirigeants français", a-t-il fustigé à l’issue d’un entretien d’environ une heure et demie avec M. Gbagbo.
Le régime Gbagbo reçoit le renfort de Dumas et Vergès, alors que l’ONU a exprimé hier une vive inquiétude devant les risques de violences ethniques en Côte d’Ivoire.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon s’est dit "profondément alarmé" par les appels lancés en vue d’une attaque contre le quartier général d’Alassane Ouattara prévue le Jour de l’An.
"Toute attaque contre l’hôtel du Golf pourrait provoquer une violence généralisée qui pourrait rallumer la guerre civile", s’inquiète Ban Ki-moon dans un communiqué diffusé à la presse.
M. Ban souligne par ailleurs qu’en cas de menace réelle, la mission de l’Onu en Côte d’Ivoire (Onuci) "est autorisée à faire usage de tous les moyens nécessaires pour protéger son personnel, ainsi que les responsables du gouvernement et d’autres civils, sur le site de l’hôtel".