LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA (Illustration)
"Au total, plus de 40 corps ont été retrouvés le long de la route Taffogo – Bouroum", indique dans un communiqué émis ce dimanche le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC).
L’observatoire de la dignité humaine (ODH) et dimanche le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) dénoncent dans un communiqué commun des exécutions sommaires et extrajudiciaires de plus de 40 personnes qui avaient été perpétrées début août à Tougouri, dans le nord du Burkina Faso.
La quasi-totalité des victimes seraient "des Peuls, dont des femmes et des enfants. Certaines victimes ont été arrêtées au marché" de Tougouri et d’autres à domicile, rapporte l’ODH en citant des sources locales. Ces enlèvements suivis d’exécutions sommaires et extrajudiciaires sont survenues dans le village de Taffogo situé dans la région du Centre-Nord de Burkina Faso. Selon des témoignages recueillis par l’organisation, les personnes impliquées dans ces massacres seraient des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) "habillés en tenues noires et encagoulés". Le CISC a tenu à préciser que les personnes tuées avaient toutes les mains ligotées et les yeux bandés, rapporte Le Figaro.
Dans leur communiqué, les ONG écrivent : "Les autorités sont vivement interpellées sur la résurgence de ces pratiques iniques, barbares, indignes d’une armée républicaine et qui ont contribué à plonger le Burkina Faso dans cette situation" d’insécurité.
Dans le même temps, le collectif a interpellé le chef d’État de Burkina Faso en l’appelant à recadrer "l’action de ces soldats qui résument la lutte antiterroriste à une simple extermination des villages occupés par une communauté précise". Il demande aussi à certains éléments des FDS à "arrêter la pratique d’enlèvements de civils à mains nues suivis d’exécutions sommaires et extrajudiciaires sous le prétexte fallacieux de lutte contre le terrorisme".
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