Cette étude sur le cancer peut aboutir sur de nouveaux traitements qui s’attaquent à la tumeur avant son développement. Elle concerne précisément le cancer de la peau.
Pour la première fois, des chercheurs ont passé à la loupe et en direct le début d’un cancer chez un animal, rapporte le site 20minutes.fr. L’observation a commencé à la naissance de la première cellule infectée. Les scientifiques ont ensuite suivi sa propagation. Les résultats ont été publiés hier aux États-Unis.
Le Dr Charles Kaufman, un chercheur au Laboratoire Zon à l’hôpital des enfants de Boston et spécialiste des cancers, s’est posé la question de savoir comment les cellules de l’organisme ont déjà des mutations observées dans un cancer, mais ne se comportent pas comme tel.
"Nous avons découvert que le cancer se déclenche après l’activation d’un cancérogène, ou la perte d’un suppresseur de tumeur, ce qui peut se produire quand une seule cellule revient à l’état de cellule souche", explique le Dr Charles Kaufman.
Les chercheurs ont utilisé pour cette étude des poissons-zèbres, dont les embryons sont transparents, pour observer la naissance d’un cancer de la peau. Tous les poissons utilisés dans cette étude avaient été modifiés génétiquement pour être porteurs d’une mutation cancéreuse humaine que l’on retrouve dans les grains de beauté. Ces poissons n’avaient plus le gène suppresseur de cancer appelé p53.
Les auteurs de cette étude ont modifié génétiquement ces poissons pour que les cellules s’éclairent d’un vert fluorescent si un gène particulier était activé. Cela signale l’activation d’un programme génétique caractéristique des cellules souches qui peuvent créer tous les tissus et organes de l’organisme.
En principe, cette évolution cesse après le développement de l’embryon, mais elle peut parfois, pour des raisons encore inconnues, se déclencher de nouveau dans certaines cellules. "Nous avons de temps à autre vu des points fluorescents verts sur certains de ces poissons, et tous ceux que nous avons suivis ensuite sont devenus dans 100% des cas des tumeurs cancéreuse", précise Leonard Zon, directeur du laboratoire de recherche sur les cellules souches à l’hôpital des enfants de Boston.
Selon toujours les scientifiques, une cellule sur des dizaines de millions qui se trouvent dans un grain de beauté deviendra un cancer de la peau. Ces chercheurs pensent que leur découverte pourrait permettre de développer de nouveaux tests génétiques pour déterminer si des grains de beauté suspects pourraient devenir cancéreux et produire aussi des traitements pour les empêcher d’évoluer en cancer.
Seeing Cancer at its very Beginning from DEMCON Nymus3D on Vimeo.