Le premier ministre Manuel Valls a parlé de la crise des migrants sur le plateau de l’émission "Des paroles et des actes" de France 2. C’était un exercice difficile.
"Il y a une tradition d’accueil en France, mais il faut le maîtriser", c’est ce qu’a indiqué le premier ministre Manuel Valls, rapporte Le Figaro. Il a passé de longues minutes à communiquer sur la position de la France sur la question des migrants. Le premier ministre était coincé entre une étudiante en droit qui estime que la France n’accueille pas assez de migrants, et un ouvrier qui s’oppose à l’ouverture d’un centre d’accueil dans sa ville où le chômage atteint 16%.
"La France a proposé d’accueillir 30 000 migrants. Ça ne sera pas plus", a affirmé Manuel Valls. Il a clarifié les choses, comme il l’avait déjà fait la semaine dernière en répétant que le gouvernement avait choisi de faire preuve de sérieux, maîtrise et responsabilité. "Il y a un double message très important à faire passer", a-t-il souligné.
Manuel Valls a évoqué la tradition d’accueil de la France et le droit d’asile. Pour lui, il s’agit d’un droit constitutionnel, international, inscrit au cœur même des valeurs de la République. "En même temps, il y a quelque chose d’important. Nous ne pourrons pas en Europe accueillir tous ceux qui fuient la dictature en Syrie. Il y a 20 millions de Syriens, neuf millions de Syriens déplacés dans leur propre pays, cinq millions qui pour beaucoup sont en Jordanie, en Turquie, en Libye, souvent dans des camps de réfugiés mais aussi parfois dans des villages vivant dans des conditions précaires", a-t-il détaillé.
La question des migrants suscite beaucoup d’inquiétude chez les Français, au même titre que le chômage. Les derniers chiffres, publiés hier, ne vont pas apaiser les craintes de l’opinion publique. Sur un mois, le nombre de chômeurs de catégorie A augmente de 0,6 %, soit 20 600 demandeurs d’emploi de plus. La stabilisation enregistrée en juin et l’embellie de juillet sont balayées. La courbe du chômage repart de nouveau à la hausse. Manuel Valls a assuré qu’il ne baisse pas les bras.