Au moins soixante accropodes ont été endommagés par les houles cycloniques lors du récent passage du cyclone Batsirai, d’après des informations du Journal de l’Île. Un fait qui est qualifié de très inquiétant vu que ces accropodes ont pour fonction précise de protéger les digues de la Nouvelle Route du Littoral (NRL).
Sur les 23 000 accropodes déjà installés, 150 ont été endommagés en 2018 après le cyclone Dumazile et la tempête Fakir. Des dégâts ont été recensés l’an dernier sur 775 sites.
Cette année, ce ne sont pas moins de 60 accropodes qui ont été détériorés par le cyclone Batsirai, fragilisant un peu plus l’ouvrage qui reste encore à être terminé. Le chantier de la NRL est encore une fois au centre de toutes les préoccupations.
Ces accropodes doivent couvrir l’ensemble des digues de la NRL. Selon les plans d’origine, cela représente 1 460 mètres à l’entrée de Saint-Denis et 600 mètres au niveau de la Grande Chaloupe.
Et la partie la plus conséquente est celle de la digue qui part de la Grande Chaloupe à la Possession, soit 4,6 km, dont le chantier est pour le moment à l’arrêt.
Pour recouvrir tous les tronçons, la Région avait estimé qu’il faudrait 38 500 accropodes variant entre 14 et 26 tonnes. Cela représente, au total, 780 000 tonnes. Une usine avait été construite exprès pour la fabrication de ces blocs.
Pour la NRL, ce sont des accropodes de 2e génération qui sont utilisés. Ces blocs ont 6 branches. C’est en fait une carapace d’une couche qui va recouvrir la digue pour la protéger de la houle en la dispersant.
La Région, à l’époque, expliquait avoir choisi ce type de bloc parce qu’il possède une fiabilité technique accrue et nécessite moins de béton. En revanche, la contrainte est une disposition précise sous contrôle d’équipes formées.
Selon l’entreprise Concrete Layer Innovations (CLI), qui commercialise l’Accopode™ II qui a été mis sur le marché en 1999, ce nouveau bloc accropode "améliore le concept original en optimisant son utilisation et permet de considérablement simplifier les méthodes de pose."
Dans le cas des dommages subis à la suite du passage de Batsirai, certains accropodes auraient été mal positionnés et n’auraient pas résisté face à la houle.
Les houles occasionnées par Batsirai ont produit des vagues atteignant les 10 à 12 mètres et la NRL a, encore, subi de la casse. Comment, donc, interpréter ces dommages successifs aux accropodes qui sont, précisément, protéger la NRL ? Est-ce que “la route la plus chère du monde” n’est pas si fiable qu’on le prétend ?
Cela, d’autant plus que le phénomène cyclonique n’a rien d’exceptionnel. En effet, comme l’avait expliqué François Bonnardot, Responsable de la division Etudes et Climatologie de Météo-France Océan-Indien, récemment sur LINFO.re, les risques liés aux phénomènes cycloniques vont connaître une augmentation.