Défendue par le Premier ministre Manuel Valls dans le cadre de son plan de lutte contre la pauvreté, la prime d’activité sera mise en place dès 2016. Mais pour le syndicat Force ouvrière, elle institutionnalise la pauvreté salariale.
Moumine et Mohamed sont tous deux éligibles à la future prime d’activité dévoilée par le Premier ministre Manuel Valls. Avec un salaire inférieur à 1 400 euros net par mois, ces salariés pourraient bénéficier, à partir de janvier 2016, d’une prime comprise entre 130 et 200 euros mensuels, versée par le gouvernement.
Pour ces ouvriers, cette prime est la bienvenue. "Oui pour nous, c’est une bonne chose si elle nous permet d’obtenir 200 euros par mois en plus. Avec cet argent, je paye les factures, la maison, je mange, je peux faire plusieurs choses pour moi".
L’année prochaine, le RSA activité et la prime pour l’emploi seront fusionnés en prime d’activité. Mais le syndicat Force ouvrière (FO) critique la mise en place de cette prime.
"C’est une mesure qui va surtout concerner les jeunes. Mais à La Réunion, il y a peu de jeunes qui sont en activité. Donc vous voyez, nous n’allons pas être très impactés par cette mesure. Ce qu’on préférerait nous, à Force Ouvrière, c’est qu’on augmente les salaires, au lieu d’institutionnaliser cette prime d’activité, qui quelque part, conforte et institutionnalise la pauvreté salariale", s’insurge Eric Marguerite, secrétaire général de Force ouvrière.
En France, cette réforme concerne 4 à 5 millions de personnes, pour un coût total de 4 milliards d’euros.