La Garde des sceaux refuse de focaliser l’attention sur sa personne malgré le feu des attaques racistes à répétition dont elle est l’objet.
Attaquée par des réflexions racistes, la ministre de la Justice Christiane Taubira ne souhaite pas en profiter pour faire sa propre publicité, commente RTL aujourd’hui. "C’est lamentable mais ça n’a pas d’importance", explique-t-elle en réaction aux propos d’une élue UMP de Juvisy l’invitant "à repartir à Cayenne, là où il y avait le bagne". "C’est surtout fréquent", déplore la ministre.
Peu lui importe car l’important "n’est pas ma personne", assure-t-elle. Elle avance qu’il faut avoir la décence de ne pas en parler, en particulier lorsqu’on a mené des combats rudes dans sa vie et qu’on a eu le temps de se forger une capacité à résister.
"On n’est pas à plaindre. Quand mon fils aîné trouvait que je résistais à trop de situation, je lui disais : ’Quand je pleure, je pleure dans ma chambre’. Même mes enfants n’ont pas à savoir si je souffre", explique-t-elle.
La Garde des sceaux affirme que ce sont des agressions qui frappent des millions de personnes. "C’est visible parce que ça me touche moi. C’est ça qu’il faut interroger. Qu’est-ce qui fait que, dans la société, des personnes se sentent autorisées à parler comme ça, sans inhibition ? ", s’interroge-t-elle à propos du racisme.
Pour Christiane Taubira, un premier élément de réponse se trouve du côté des partis politiques qui ont des responsabilités particulières. Elle constate notamment que l’UMP est en train de retrouver ses "vieux démons". .
"Il y a des paroles politiques identifiables, identifiées, avec des signatures qui, de plus en plus, jouent avec le bord de la ligne", dit-elle. "Après, les citoyens franchissent le dernier pas qui manque".