De plus en plus présent dans vos radios, le chanteur ST Unit a su se démarquer ces dernières années. Sa musique urbaine fait fureur dans les soirées, notamment dans les boîtes de nuit. Son univers artistique, premièrement consacré au rap, a su faire de la place, au fil des ans, à d’autres styles qui ont plu aux Réunionnais. L’artiste a accepté de se confier à l’équipe de LINFO.re pour la rubrique C’Karé.
ST Unit, Saint-Pierrois de 25 ans, a su se faire une place dans le monde musical réunionnais avec son univers bien à lui. Pourtant, le jeune homme ne s’était au départ pas destiné à devenir artiste et à monter sur scène, un micro à la main. "C’est venu lorsque j’avais eu besoin de me relâcher psychologiquement. Pour ça, soit je faisais du sport, soit je faisais de la musique, soit je faisais des bêtises. La musique est venue grâce aux bêtises", se remémore-t-il.
Une aventure qui a débuté il y a dix ans de cela et qui a commencé à porter ses fruits il y a quatre ans.
À la base, ST Unit est un rappeur, mais sa musique a changé avec le temps. "Il faut s’adapter. La musique locale a besoin de dance-hall, de zouk. Le rap ça marche plus en France, ou en Amérique. Je me suis dit que je vis ici, j’ai grandi, donc j’ai faits de la musique pour ici", raconte-t-il.
En effet, le Saint-Pierrois déplore que le rap n’est pas tant de succès à La Réunion. "Je pense que c’est dû à la culture. Ici, on y est pas, on préfère d’autres styles. Mais, il faut l’amener, un jour ça viendra."
Ses EP « Pharaon Noir » et « Soleil Noir » sont différents des autres musiques de l’artiste. Et ces deux EP-ci tendent à transmettre un message qui lui tient à cœur : "J’ai quand même un côté sombre dans ma musique. Je voulais ramener un côté fort, montrer le bougu, le noir, le kaf ! Je voulais aussi montrer mon côté décalé, comme l’évoque l’oxymore du titre « Soleil Noir »", explique ST Unit.
Comme dans beaucoup de secteur, les artistes ont été impacté par la crise sanitaire qui a entraîné la mise en place de mesures. Les concerts étaient interdits, les boîtes de nuit fermées et ST Unit, habitué aux show cases, a dû cesser de chanter en public. "Je l’ai très mal vécu. Je suis un cas qui met de l’ambiance. C’est dans les boîtes que mes sons sont plus présents et le fait qu’elles étaient fermées durant presque trois ans, c’était affreux. Ça tue des carrières", déplore-t-il.
Toutefois, le jeune homme qui n’a pas baissé les bras. Il s’est adapté en se familiarisant avec les plateformes de streaming. Les Réunionnais ne sont pas nombreux à utiliser ses plateformes. En revanche, ST Unit leur doit ses centaines milliers, voir ses millions de vues sur ses vidéos YouTube.