L’eau se fait de plus en plus rare à La Réunion. Des coupures de nuit ont été programmées sur une vingtaine de secteurs pour économiser les réserves. La population est encouragée à faire des économies d’eau courante.
Depuis 10 ans, La Réunion fait face à une baisse de ses réserves d’eau douce. La pluie, insuffisante en période humide, ne suffit plus à maintenir l’eau potable à un niveau constant. Pour cette raison, les coupures au robinet sont de plus en plus fréquentes.
Alors que l’Est et plus généralement les Hauts sous le vent sont connus pour recevoir davantage de pluie, c’est bien de ce côté de l’île que les réserves sont les plus fragiles. Pour cet expert, l’explication est simple, il y a moins de nappes phréatiques exploitables qu’ailleurs, les habitations des Hauts étant plus isolées.
"La Réunion est une île avec du dénivelé, dans les secteurs un peu isolés dans les Hauts, les habitations sont alimentées en eau par des petites sources très sensibles aux variations de pluies. Dans l’Est, comme dans d’autres endroits, il y a des secteurs sensibles aux baisses de ressources", explique Julien Bonnier, hydrologue à l’Office de l’eau Réunion.
Créer des systèmes de pompage pour faire remonter l’eau dans les secteurs isolés coûte cher. La modernisation des réseaux de distribution prend du temps. Pour Runéo, qui dessert 8 communes et la moitié de la population de l’île, la solution la plus immédiate est de consommer moins d’eau en attendant de nouveaux investissements. La consommation par habitant est en diminution sur l’île.
"La consommation d’eau n’augmente pas tant que ça, elle a plutôt tendance à baisser ou à stagner. Les usagers font de plus en plus attention, tout le monde fait des économies. Il y a quand même une augmentation de la population, au global, on a tendance à augmenter les besoins en eau. Si on rencontre des périodes de plus en plus sèches, on aura des travaux à faire d’interconnexion" , constate David Brunel, directeur technique et des exploitations de Runéo.
Les besoins en eau augmentent mais pas les ressources. Pour pallier les pénuries, les prises de conscience pourraient ne pas suffire à La Réunion face aux épisodes de sécheresse.