Cinq jours après l’attaque mortelle de requin, le préfet organise ce lundi une réunion exceptionnelle du Comité opérationnel réunionnais de réduction du risque requin. L’IRT sera également associée à cet atelier.
Quelle réponse apportée à la crise requin à La Réunion ? Si la question est simple, la réponse, elle, est on ne peut plus compliquée. Surfeurs, pêcheurs, chercheurs et les autorités, chacun y va de ses propositions pour la sécurisation de la baignade et des activités nautiques sur le littoral réunionnais.
Le préfet de La Réunion Jean-Luc Marx a décidé de réunir ce lundi les membres du Comité opérationnel de réduction du risque requin à La Réunion (CO4R) : les élus des communes littorales de l’ouest et du sud, de la Région, les services de l’Etat, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), la Réserve naturelle marine de La Réunion, la Ligue de surf, le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins, le Comité olympique et sportif de La Réunion, le Comité régional d’études et de sports sous marins, l’association Prévention risque requin (PRR). L’Ile de La Réunion Tourisme sera également autour de la table pour discuter des différentes problématiques liées à la gestion du risque requin.
L’objectif de cet atelier de travail est clair pour la Préfecture : "tirer toutes les leçons utiles de ce drame (attaque mortelle du 8 mai) à ce stade, afin d’améliorer encore et autant que possible les actions de prévention qui sont conduites depuis deux ans à La Réunion".
Mais les questions sur la reconduite du dispositif de vigie requin à Saint-Gilles et celle épineuse des prélèvements seront également sur la table des discussions. Cela fait deux ans maintenant que La Réunion est confrontée à une recrudescence d’attaques de requins.
Il ne s’agit pas aujourd’hui de monter une communauté contre d’autres ou de privilégier un axe de prévention plutôt que d’autres. La question est globale car ce n’est pas seulement les amateurs de glisse ou le secteur touristique de notre île qui sont touchés à chaque attaque. Aujourd’hui cette gestion du risque requin concerne toute La Réunion, et la récupération politique ne sert finalement qu’à exacerber les conflits.
Toutes les pistes de travail doivent être envisagées, qu’elles plaisent ou non. De la question du prélèvement à celle des études scientifiques en passant pas les dispositifs de sécurisation et la diffusion de l’information sur les risques, toutes les questions doivent maintenant être étudiées pour répondre efficacement aux attentes de la population.
Il ne s’agit pas de trouver des coupables, mais le constat est là : les attaques de requins ont augmenté depuis ces trente dernières années. Selon les chiffres de l’Observatoire marin de La Réunion, 18 attaques mortelles de requins ont été recensés depuis 1988, dont quatre ces deux dernières années.
Quelles solutions alors ? La "chasse" aux requins est-elle une réponse ? Les recherches servent-elles vraiment à y voir plus clair et les conclusions ne tardent-elles pas trop à tomber ? Autant de questions auxquelles le comité devra répondre.
Les attentes sont grandes car il s’agit d’abord de permettre à tout un chacun de s’épanouir dans son activité : surfeurs, bodyboarder, plongeur, baigneur, pêcheur, ... tout en respectant le milieu dans lequel il évolue.