Les salariés de Run Market sont plutôt favorables à une reprise mauricienne. L’offre est dans les tiroirs alors que l’enseigne accumule les pertes financières. Pour les syndicats, il s’agit d’une solution pour sauver les emplois.
Les salariés de Run Market affichent ce samedi leur solidarité. Ils espèrent tous conserver leur emploi. Une employée exprime sa détresse : "C’est très stressant pour nous. On ne sait pas ce qu’il va advenir de nous demain. J’aimerais qu’il y ait des décisions qui se prennent le plus rapidement possible et que nous puissions reprendre notre travail dans des meilleures conditions", souhaite la jeune femme.
Run Market compte 4 magasins sur l’île et 750 employés. De nouveau sous le feu des projecteurs, l’enseigne cherche un racheteur. Ainsi, le groupe mauricien IBL est en tête. Une solution qui semble séduire le syndicat CFDT souhaitant éviter le désastre social. "Sur une petite île comme La Réunion, 750 salariés ça n’a rien avoir avec 750 salariés qui perdent leur emploi en métropole", précise Joël Ferrer, le représentant syndical CFDT au comité du CSEC. L’homme ajoute : "Les Mauriciens sont intéressés, ils veulent acheter, on est là pour les accompagner. En tout cas, tout le personnel est décidé à montrer qu’ils sont là pour accompagner les Mauriciens", conclut-il.
Toutefois, le groupe mauricien IBL se heurte à Huguette Bello. La présidente de Région penche pour un repreneur réunionnais. Le patron de Super U, Jean-Pierre Lao-Ouine, ou le consortium Leclerc, Leader Price, Hyper U, sont déjà deux acteurs engagés dans la course à la reprise de Run Market. Cette dernière solution n’est pourtant pas approuvée par le syndicat CFDT. Pour eux, le temps presse : "On ne peut plus attendre, ça suffit. Il faut qu’une décision soit prise la semaine prochaine parce que sinon, on ira devant la Région, on ira devant la Préfecture, on ira là où il faut, mais il faut que ça cesse", s’indigne Mario Corbeau, le délégué syndical central CFDT - Groupe Make Distribution.
Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, préfère tempéré et a indiqué hier : "Ce serait un sinistre grave s’il n’y a pas de reprise. Si on ne veut pas que le rachat soit fait par des Mauriciens, il faut être meilleur qu’eux".
Contacté, la direction de Make Distribution n’a pas souhaité réagir. En attendant, les actionnaires poursuivent les négociations. Run Market étant endetté, le groupe IBL devrait prendre une décision la semaine prochaine quant à ce rachat.