Même s’ils sont inscrits sur les listes electorales, certains électeurs ne pourront pas voter dimanche. En effet, des erreurs d’état civil ont été relevées dans plusieurs communes : fautes de frappe dans le nom, prénoms oubliés, date et lieu de naissance incorrects...
Rien que dans la commune du Port, une quarantaine d’électeurs ont appelé les services de la mairie. Alertés par un manque de correspondance entre les informations contenues sur leur pièce d’identité et celles inscrites sur leur nouvelle carte électorale. Ils s’interrogent sur le fait s’ils seront autorisés à voter dimanche.
Teddy est directeur de service à la mairie ; il n’a jamais vu ça. "Pour cette électrice, elle a un nom et trois prénoms sur la nouvelle liste gérée par l’Insee, alors que sur nos anciennes listes, elle avait un nom et un seul prénom. Elle pourrait être confrontée à un président qui lui dirait que les éléments ne correspondent pas, et qu’il ne pourrait pas la faire voter."
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) est pointé du doigt. Pour la première fois en France, lors d’élections, l’organisme s’est substitué aux communes, pour établir un répertoire électoral unique, avec l’objectif de fiabiliser les listes en évitant par exemple les doublons, mais le résultat n’est pas celui attendu. Pour le maire du Port Olivier Hoarau, ces erreurs peuvent porter un grand coup aux élections européennes dans tout le pays.
"Ce qui me fait un peu peut car si les gens se disent qu’il y a des erreurs, je ne viens pas voter ; c’est grave. C’est la raison pour laquelle j’ai interpellé le préfet sur la gestion de ces risques possibles d’anomalies."
Selon le code électoral, un manque de correspondance peut conduire un président de bureau à empêcher un vote. Le ministère de l’Intérieur a réagit en recommandant aux communes de faire preuve de tolérance et d’autoriser les personnes concernées à déposer leur bulletin dans l’urne. Pour certains maires, comme Olivier Hoarau, il n’en est pas question.
"Le droit c’est le droit. Il y a un code électoral, on l’applique. La personne n’est pas inscrite, ou l’orthographe n’est pas correcte, elle ne peut pas voter."
Contacté l’Insee n’a pas souhaité réagir directement. Mais, par voie de communiqué, il se défend de toute erreur. Les milliers d’électeurs qui s’inquiètent de ces erreurs ne sont pas eu du même avis.