Dans le cadre des 19èmes journées locales des prisons, la Ligue des droits de l’homme fait le point sur la situation des personnes détenues à la Réunion. Les conditions de détention à la maison d’arrêt de Saint-Pierre sont pointées du doigt.
A la Réunion, on recense trois lieux de détention : à la prison de Domenjod - ouverte depuis le 11 décembre 2008 - 600 personnes sont détenues. Le centre pénitentiaire du Port compte lui près de 500 prisonniers. D'importants travaux ont été menés dans cette prison mais d'autres aménagements doivent encore être réalisés.
Reste la maison d'arrêt de Saint-Pierre, où moins d'une centaine de personnes sont incarcérées.
Comme chaque année, la Ligue des droits de l'Homme profite des journées locales des prisons pour faire le point sur la situation des détenus. Dans notre département, ce sont les conditions de détention à la maison d'arrêt de Saint-Pierre qui sont particulièrement décriées.
Et pour cause, comme l'explique Guy Julliard, le responsable du groupe prison de la Ligue des droits de l'homme, dans ce lieu où les installations sont "très abîmées", les prisonniers sont pour la plupart entassés à 15 ou 20 dans le même dortoir.
Dans la mesure où les normes ne sont pas conformes à la loi d'orientation pénitentiaire de 2009, cette situation pose de "sérieux problèmes de sécurité" selon Guy Julliard.
Ce-dernier estime par ailleurs que la situation est "insupportable" au regard des garanties que l'administration carcérale doit apporter en termes de sécurité physique et mentale.
Le personnel de la maison d'arrêt de Saint-Pierre qui ne dispose pas du droit de grève a manifesté à plusieurs reprises pour dénoncer ces conditions. La Ligue des droits de l'homme soutient ces travailleurs.
Le projet de construction d'une nouvelle prison à Saint-Louis est semble-t-il abandonné par le gouvernement actuel. La Ligue des droits de l'homme demande que l'accent soit porté sur la réinsertion des individus plutôt que sur l'incarcération.
De la même façon, la Ligue des droits de l'homme interpelle l'Etat pour qu'une solution soit trouvée dans le sud. Agrandir la maison d'arrêt de Saint-Pierre, la rénover : plusieurs propositions ont été lancées pour améliorer le quotidien des quelques 80 détenus.
La question du suivi des prisonniers est elle aussi au centre des débats. La Ligue des droits de l'homme se dit favorable à l'utilisation du bracelet électronique en rappelant que ce dispositif doit s'inscrire dans une démarche d'éducation et de réinsertion des détenus.
Le rôle des familles constitue également une problématique majeure. La ligue des droits de l'homme souhaite que ces familles "ne portent plus le poids de la peine" et qu'elles soient mieux accompagnées.