Le conseiller général de la Plaine des Palmistes et vice-président de la Commission Agricole lance un cri d’alarme en raison des conséquences engendrées par la grève de la Cilam.
L’appel à la raison lancé par Patrick Erudel
"Je lance un cri d’alarme à destination de toutes les parties impliquées dans ce conflit de la CILAM pour que la raison l’emporte et pour que la situation se débloque alors que les négociations viennent d’échouer ce mercredi.
Déverser du lisier dans les rues, jeter du lait aux égouts, perdre des milliers d’euros de chiffre d’affaire et de revenu, mettre en péril un outil industriel, une filière exemplaire d’élevage, des emplois, des entreprises et des exploitations agricoles c’est tout simplement scandaleux dans un contexte déjà difficile pour l’économie réunionnaise en général et le monde agricole en particulier.
Après l’épreuve de force dans une grande surface de l’Est, le blocage du Port ces derniers jours, c’est au tour du monde rural de souffrir de façon terrible avec des conséquences qui peuvent devenir grave.
Actuellement les pertes sèches sont de plus de 330 000 L de lait depuis jeudi 30 mai à ce jour soit 217 470 € pour les éleveurs uniquement ne comptant pas la perte subie par la transformation. Même si la comparaison est audacieuse les salariés de la CILAM ne réclame actuellement qu’un brut global de moins de 40 000 € (sur la base de 30 employés).
Et après un retour à la normal le lait livré devra dater de moins de 3 jours avec un risque à nouveau de perte pour les éleveurs et un pénalité possible sur la qualité.
Au niveau des élevages, si les traites se maintiennent normalement il n’y aura pas de risques sanitaires. Mais certains éleveurs peuvent adapter leur production (notamment le volet alimentation) pour limiter le nombre de litres de lait à jeter. Le risque serait alors de casser le cycle de lactation et donc d’occasionner des retards dans le cycle avec un effet de chaîne sur la production générale des éleveurs pour l’ensemble de l’année 2013. Pour info l’année a déjà mal débuté pour cette production avec des résultats bien en-dessous de ceux observés habituellement (effet cyclone + sécheresse).
La solution transitoire de stockage du lait est quasi impossible compte tenu des cahiers des charges des industriels. Un stockage trop long empêche la production de produits spéciaux comme les fromages notamment par dénaturation des composants du lait.
La sortie de crise industrielle est pour le moment la voie la plus sage pour une limitation des conséquences néfastes sur la production et la filière élevage et je vous rappelle toutes les difficultés que cette filière a connu par le passé et en particulier la crise sanitaire sévère vécue par de très nombreux exploitants.
Je renouvelle donc cet appel à la raison pour éviter un désastre humain, économique, environnemental et social et simplement, en tant que Réunionnais, je demande à chacun de faire appel à son bon sens paysan et à cet esprit de concertation et de discussion qui nous caractérise tous pour aboutir dès demain à un bon accord équilibré, équitable et raisonnable".