Des classes de CM2 de l’école Immaculée Conception à Saint-Denis ont écrit une chanson avec Joël Manglou au sujet du patrimoine de Cilaos
Les classes de CM2 E et B de l’école élémentaire Immaculée Conception de Saint-Denis ont travaillé ensemble dans le cadre d’un projet de classe Patrimoine à Cilaos, au pied d’un cirque naturel où les esclaves marrons se réfugiaient.
Ce travail à dimension mémorielle a engagé les élèves dans l’écriture d’une chanson en créole sur le thème du marronnage, avec l’aide du musicien Joel Manglou . La vidéo présente dans un premier temps le travail de recherches mené par les élèves et illustre la chanson avec leurs dessins.
Ils ont réalisé ce projet pour connaître leur histoire et leur patrimoine.
Ils se sont interrogés sur le nom des cirques classés au Patrimoine Mondial de l’unesco : Salazie, Mafate et Cilaos et ont pris conscience du chemin et du courage qu’il a fallu aux esclaves tels que Tsilaos sur la route de la liberté.
Comme la route n’existait pas, il était très difficile d’y accéder, cette terre de refuge est un lieu important de la mémoire collective du marronnage, Cilaos signifie « l’endroit où on se sent en sécurité ». Le marronnage était le nom donné à la fuite d’un esclave hors de la propriété de son maître à l’époque coloniale. Le fugitif était appelé marron. Ils y ont découvert des lieux chargés d’histoire comme l’ilet à corde et la vallée secrète. Pour accéder à ilet à corde, les esclaves se hissaient jusqu’au plateau de l’ilet avec des cordes, ces lianes jetées depuis le haut des remparts leur permettaient de ne pas laisser de traces aux chasseurs de marrons et atteindre ainsi leur vallée secrète.
Au démarrage, la chanson est mélancolique pour montrer aux personnes d’aujourd’hui à quel point les esclaves ont été longtemps privé d’humanité. En effet, ils arrivaient dans les cales des bateaux comme des animaux et des objets meubles. Ils étaient vendus à des propriétaires terriens qui les exploitaient dans les plantations de café.
Ceux qui refusaient d’être asservis se révoltaient et s’enfuyaient dans les hauts de notre île.
La vie des marrons était difficile. Ils devaient toujours se cacher, être le plus discret possible pour que les chasseurs de marrons ne les capturent pas.
A La Réunion, il existe un site archéologique du marronnage accessible qu’en hélicoptère à 2200 m d’altitude : c’est la vallée secrète.
La chanson s’intitule « noirs et marrons » car les esclaves étaient noirs et en s’échappant ils devenaient marrons c’est-à-dire libres !
Elle se termine par un maloya car avant les esclaves chantaient et dansaient le soir cela leur évoquaient la liberté.
Liberté annoncée par Sarda Garriga le 20 décembre 1848 sur l’ile.
A travers l’étude du marronnage, ils ont découvert leurs origines et ce que nos ancêtres nous ont légué en héritage : un combat pour l’égalité, un combat pour la liberté et un combat pour la fraternité. Il faut connaitre son passé pour construire son avenir.
Pas loin de chez nous, Nelson Mandela, homme de liberté a exprimé ce combat en disant : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes. C’est vivre de manière à respecter et renforcer la liberté des autres ».
C’est le vivre ensemble de notre île qui porte le beau nom de Réunion.