Saluant la réaction rapide des autorités, Abdoullah Moullan, le président du conseil régional du Culte Musulman estime que les dérapages racistes, tels que ces fameux tracts, "n’ont pas leur place" sur notre île. Depuis que la présence de tracts racistes affichés dans les locaux de la gendarmerie de Bras-Panon a été révélée, la polémique ne cesse de prendre de l’ampleur. Sur ces affichettes placardées sur le tableau de service, le "portrait" d’un "Niktamère", cliché raciste d’un jeune d’origine maghrébine, accompagné de phrases clairement xénophobes. Le major de la brigade de gendarmerie a immédiatement été suspendu.
Suite à la révélation de la présence de ces affiches à caractère raciste, neuf gendarmes ont été entendus par leurs collègues de la section de recherche dans le cadre de l’enquête administrative. Ces imprimés ont provoqué la colère du préfet Michel Lalande et l’indignation des associations de lutte contre le racisme.Le major de la brigade a été suspendu de ses fonctions dès vendredi, le préfet a d’autre part promis des sanctions disciplinaires "dans les plus brefs délais".
Très rapidement après l’éclatement de la polémique, le préfet a écrit au Conseil Régional du Culte Musulman. Un geste apprécié par la communauté : "Je salue la réaction ferme du préfet et du colonel de gendarmerie, qui ont annoncé des sanctions.", a déclaré Abdoullah Moullan, le président du conseil régional du Culte Musulman. Il estime par ailleurs que "ces actes n’ont pas leur place à la Réunion où il y a un vivre ensemble et un respect mutuel".
L’enquête administrative en cours devrait donner lieu à plusieurs sanctions à l’encontre des gendarmes concernés. L’affaire pourrait également avoir des suites sur un plan judiciaire, le Parquet décidera la semaine prochaine si il décide d’engager des poursuites pénales à l’encontre des militaires.
Tenus à un devoir de réserve, les gendarmes de Bras-Panon n’ont pas souhaité s’exprimer sur l’affaire. Si la faute est reconnue dans le rang des gendarmes, ceux-ci jugent les conséquences disproportionnées, décrivant leur collègue suspendu comme un agent "exemplaire et non raciste". Ils sont d’ailleurs prêts à le défendre devant un tribunal.
24 heures après la parution de l’information dans le Journal de l’Ile, les affichettes incriminées ont marqué les esprits. L’affaire a même eu des échos dans la presse métropolitaine. Dans les rues de Bras-Panon, l’affaire n’est pas passée inaperçue. Les habitants, qui côtoient régulièrement les militaires impliqués, se disent choqués mais les décrivent comme "ni agressifs, ni méchants".