L’expérimentation de salles de consommation de drogues pourrait être lancée d’ici à la fin de l’année selon la ministre de la Santé. A la Réunion, les professionnels interrogés affirment que le besoin n’est pas urgent sur le département.
"Salles de shoot" : c’est un terme que le directeur et le médecin du Centre de Soins pour toxicomanes n’aiment pas. Ils préfèrent parler de "salles de pratique à moindres risques". Ces professionnels de la santé estiment que l’ouverture de ces structures est indispensable en métropole, à la Réunion, le besoin n’est pas urgent.
"Les injecteurs à la Réunion ne sont pas si nombreux et ils ne vivent pas dans les mêmes conditions qu’en métropole, ce qui ne justifie pas l’ouverture d’une salle de shoot à la Réunion" explique Jean-François Guignard, le directeur du Centre d’addictologie de la Kaz’Oté.
Une trentaine de consommateurs fréquentent le Centre de Soins pour toxicomanes à la Réunion. Ils ne s’injectent pas de drogue dans les locaux du Centre mais en revanche, ils peuvent obtenir des "kit" contenant des seringues propres (stériles) entre autres. Les consommateurs sont également censés pouvoir en trouver en pharmacie.
400 kits gratuits sortent chaque année du Centre. Seul bémol : les injecteurs ne ramènent pas systématiquement les seringues.
Au niveau national, l’expérimentation de salles de consommation de drogues pourrait être lancée d’ici à la fin de l’année a annoncé la ministre de la Santé. Pour l’heure, Marisol Touraine examine les "conditions dans lesquelles cela peut se faire". La ministre a également précisé que plusieurs municipalités "de droite comme de gauche" étaient déjà "prêtes à s’engager" pour accueillir ces salles de shoot.