Les deux associations qui ont déposé un recours au tribunal administratif contre l’arrêté préfectoral autorisant les prélèvements de requins détaillent leurs motivations.
Réunies ce matin, les deux associations qui ont décidé d’attaquer l’Etat sur l’arrêté préfectoral émis sur la chasse aux requins, expliquent leur remise en cause. Sea Shepherd, Organisation Non Gouvernementale engagée dans la défense de l’environnement marin, et l’Association citoyenne de Saint-Pierre font front commun sur le dossier requins. Elles ont décidé de déposer un recours en référé au tribunal administratif de Saint-Denis, visant à annuler cette mesure de l’Etat autorisant la pêche de 20 requins tigres et bouledogues au sein de la Réserve marine.
Le combat des anti-prélèvements a franchi une nouvelle étape avec ce recours, désormais porté devant la justice. Via la voix de leur avocate, les deux associations sont déterminées à prouver que ces prélèvements sont illégaux. Les deux organisations dénoncent d’ailleurs "l’alibi scientifique".
"L’idée de pêcher des requins pour faire des recherches sur la toxine ciguatera n’a en fait pour but que d’exterminer des requins incriminés dans les attaques de surfeurs", explique l’avocate. Pour Sea Shepherd, le préfet est d’ailleurs allé au delà de ses compétences en instaurant cet arrêté.
Pour ces organisations, ces mesures ont été prises dans la précipitation."Observer, comprendre, agir, c’est ce qu’on apprend à nos étudiants scientifiques, on n’agit pas sans comprendre", précise l’un des représentants de l’association. Considérant les prélèvements comme inefficaces, ils estiment aussi qu’ils mettent en péril le déroulement du programme CHARC (Connaissance de l’habitat des requins côtiers réunionnais), visant à marquer des requins pour mieux comprendre leur comportement.
De plus, cette chasse organisée coûte cher et correspond à "un gaspillage de l’argent public". Autre aspect pointé du doigt par les deux associations : la légalité de cet arrêté. "l’Etat a largement outrepasser ses droits et ses missions en autorisant les prélèvements sous couvert d’une pseudo recherche scientifique", estime Stéphane Girard, représentant de l’antenne de Sea Shepherd à la Réunion.
Farouchement opposées a ces mesures prises trop rapidement selon elles, ces associations élaborent une charte. Elle sera prochainement diffusée et vise a améliorer le travail réalisé par les différents acteurs de la mer. Ces défenseurs de l’environnement espèrent une décision positive à ce réferé. Sinon, ils l’assurent, ils iront plus loin.