Dans un rapport publié il y a quelques jours par le Conseil économique social régional (CESR), l’organisme installé à la Réunion depuis le 13 décembre 1973 souligne le malaise des populations mahoraises et comoriennes installées dans l’île. Parmi les résultats communiqués, on note que 44% des Mahorais disent avoir été victimes d’actes de racisme.
La Réunion connue pour son métissage serait-elle aussi une terre de racisme ? C’est en filigrane la question que pose un rapport publié récemment par le Conseil économique social régional. Les résultats de cette étude indiquent en effet que 42% des Mahorais et Comoriens pensent que les Réunionnais sont peu accueillants. 21% des Mahorais se sentent rejetés par les Réunionnais. Plus frappant encore, 44% des Mahorais interrogés dans le cadre de cette enquête ont assuré avoir été victimes du racisme.
Pour Daniel et Ali, la population d’origine mahoraise est avant-tout victime des préjugés tenaces. Appartenant à cette communauté, les deux jeunes confient être souvent pris à parti avec des insultes du type "comores/ mahorais dehors" ou encore des réflexions portant sur leur odeur corporelle. De la même manière les critiques qui tendent à dire que les populations mahoraise et comorienne ont envahi la Réunion sont mises à mal par les chiffres.
Dans son rapport, le CESR qui s’est par ailleurs intéressé à la part de chaque communauté étrangère vivant sur le sol réunionnais a constaté que les Mahorais et les Comoriens n’étaient pas les plus nombreux dans la région. Les conclusions de cette enquête montrent de fait que la population malgache est la population étrangère la plus représentative avec un pourcentage de 55,4%, devant les Mahorais (20,56%) et la communauté mauricienne (16,6%).
La maison de Mayotte est une jeune association dont la vocation est d’établir des ponts entre Réunionnais et Mahorais. Les membres de cette entité qui oeuvrent au quotidien pour les personnes d’origine mahoraise et comorienne affirment combattre trois difficultés principales :
- la barrière de la langue tout d’abord qui contribue à un repli identitaire ;
- le problème de culture, à l’origine de plusieurs mésententes entre Réunionnais et Mahorais ;
- les préjugés enfin qui conditionnent les mentalités d’une côté comme de l’autre et ne facilitent pas les échanges.