C’est le jour J pour Le Quotidien devant le tribunal de commerce de Saint-Denis pour le journal fondé en 1976. Audience décisive, c’était d’ailleurs le titre à la grande Une du journal ce matin. Les offres de reprise ont été examinées. Henri Nijdam et Alfred Chane Pane présents, entendus. La décision sera connue le 3 avril.
Nijdam conte Chane Pane : les deux candidats à la reprise sont venus en personne soutenir leurs dossiers devant le tribunal.
Alfred Chane Pane est le premier à être auditionné. L’imprimeur met en avant un outil industriel performant, une promesse d’argent frais initialement supérieur à son concurrent. Son projet en revanche suppose une interruption d’activité et ne prévoit pas la reprise des journalistes.
"Nous nous sommes exprimés à la barre sur les raisons qui ne nous permettent pas de présenter une offre de reprise des journalistes qui étaient anonyme avec une classification globale qui ne permettait pas de faire un choix des différentes qualifications en compétences dont nous avons besoin pour ce nouveau projet", estime le PDG d’ICP-ROTO, Alfred Chane-Pane.
Devant le tribunal, Henri Nijdam présente une offre de nouveau améliorée avec un investissement financier pouvant aller jusqu’à 1,5 million d’euros et la reprise de 15 journalistes de la rédaction.
"Nous avons, moi le premier, les proches suffisamment longues. S’il fallait mettre 1.5 million d’euros ce qui dans le cas d’une continuation de la parution n’est pas nécessaire. Autant, notre confrère est dans une politique d’interruption de deux à trois mois. Le redémarrage nécessiterait à ce moment-là 1.5 million", affirme le directeur de presse, Henri Nijdam.
A la sortie, les représentants du personnel dévoilent leur préférence : la majorité des salariés s’est prononcée en faveur d’Henri Nijdam.
"Il y a absolument pas d’adhésion au projet Chane-Pane qui est assez brutal et assez abrupt sur le plan social et il y a aussi ce que prouve le CSE que les deux offres ne sont pas totalement satisfaisantes. Il y a 19 salariés qui se sont prononcés ni pour l’une, ni pour l’autre", ajoute Flavien Rosso, journaliste au Quotidien.
Contrairement aux salariés, le parquet se prononce en faveur de l’option Chane Pane. La décision des juges est attendue le 3 avril.