Le vice-président de l’association "Racines en l’air", Swami Advayananda, réagit, sur le plateau d’Antenne Réunion à la reconnaissance de la responsabilité morale de l’Etat dans l’affaire des enfants de la Creuse.
La responsabilité "morale" de l’Etat français suite à l’exil forcé de jeunes réunionnais en métropole dans les années 70, reconnue hier à l’Assemblé nationale, suscite de nombreuses réactions positives ce mercredi. Parmi ces réactions, celle de Swami Advayananda, vice-président de l’association "Racines en l’Air" qui a défendu sans relâche les droit de ces Réunionnais arrachés à leur famille.
Invité dans le 12h30 d’Antenne Réunion ce mercredi, il se félicite de cette avancée sur le dossier. "Après toutes ces années de lutte on atteint le maximum au niveau national", indique le guide spirituel, lui-même victime de ce déracinement. Il ajoute : "On ne demande pas de réparation mais surtout de la reconnaissance". Pour le Swami, "le combat au niveau national est terminé".
Le vice-président de l’association "Racines en l’air" souhaite par ailleurs que cet épisode douloureux pour de nombreuses familles qui ont été séparées de leurs enfants, figure officiellement dans l’histoire réunionnaise. "Il serait bien d’inclure cette page dans les livres d’histoires, au même titre que l’esclavagisme".
Swami Advayananda est revenu sur son histoire personnelle. A l’âge de 11 ans, il avait été envoyé dans foyer et y était resté pendant deux ans avant d’être envoyé dans la Creuse. Un départ qu’il qualifie de volontaire : "J’ai voulu partir mais en même temps garder les relations avec la famille". Pour le Swami, le plus dur a été de "réaliser qu’on allait rester là pendant des années et des années". Et d’ajouter : "la seule envie qu’on a, c’est de se libérer".
Le vice-président de l’association qui défend les droits des Réunionnais déracinés retient de cet épisode traumatisant "un problème d’intégration énorme" mais aussi tout de même "une entraide entre Réunionnais". "On se rattache à ses origines", confie-t-il.
Si la responsabilité de l’Etat a été reconnue, le doute subsiste sur les raisons qui ont motivé cet exil. Swami Advayananda ne croit pas en la raison démographie avancée à l’époque. Pour le représentant des exilés, il s’agit d’une "politique réfléchie du gouvernement de l’époque mais aussi de Michel Debré".
Le président de l’association indique que les Réunionnais déracinés, pourront, s’ils le souhaitent accéder à leur dossier. Prochaine étape : récolter le maximum de traces possible et faire lumière sur l’origine réelle de cet exil forcé.