Les services de la loi française ont tourné au ralenti à cause du confinement. Un retard administratif sur lequel la Justice de La Réunion rattrape progressivement et dans le respect des mesures barrières.
L’application des peines a été un travail complexe pendant la crise du Coronavirus et le confinement qu’elle a provoqué surtout en ce qui concerne les personnes fragiles : “Il était difficile pour nous de maintenir des personnes qui souffraient de pathologies et qui auraient pu se retrouver en danger si elles avaient attraper le Covid-19 en détention”, explique Nicolas Ruff, Juge d’application des peines (JAP) au Tribunal de Saint-Pierre. Il ajoute : “Au début de l’épidémie on a été contraint de cesser toutes nos visites en maisons d’arrêt.(...) L’idée était aussi d’éviter une épidémie de masse dans un lieu confiné comme la détention c’est pour ça qu’on a été incités notamment par le législateur à prendre des décisions pour faire baisser la densité carcérale”.
Aujourd’hui, les audiences se tiennent en semi distanciel avec du matériel spécialisé et des salles aménagées pour respecter les mesures barrières. Un contexte sanitaire qui ne change pas les décisions qui sont prises par la Justice pour faire régner la loi : “Pour ce qui est des entretiens des personnes en liberté, on commence de nouveau à faire un vrai travail, que ce soit de la sanction quand les obligations ne sont pas respectées ou aussi de la gratification pour permettre aux gens de purger leur peine de détention d’une autre manière”, explique le magistrat.
Parmi les intervenants de la loi, le juge d’application des peines (JAP) est un magistrat du siège du tribunal de grande instance. Sa compétence s’étend à “l’exécution des peines privatives de liberté ou de certaines peines restrictives de liberté, en orientant et en contrôlant les conditions de leur application” selon l’article 712-1 du code de procédure pénale. En outre, il se charge des peines d’emprisonnement, du suivi socio-judiciaire, de l’interdiction de séjour, du travail d’intérêt général et des mesures de sursis avec mise à l’épreuve.