La sénatrice Aline Archimbaud (EELV) a interpellé le ministre délégué chargé des Transports - Frédéric Cuvillier - sur le nouvelle route du Littoral, soulignant les conséquences écologiques de ce tronçon.
Le projet de la nouvelle route du Littoral ne cesse de faire débat jusqu’aux bancs du Sénat. Aline Archimbaud, sénatrice de Seine-Saint-Denis (Europe Ecologie Les Verts) a interrogé le ministre délégué chargé des Transports - Frédéric Cuvillier - sur ce nouvel axe routier.
Elle a interpellé le ministre délégué ainsi, "le Conseil Régional de la Réunion a décidé en juin 2010, suite au changement de sa majorité politique, de supprimer le projet de tram-train qui était en préparation et de basculer l’essentiel des financements provenant des accords de Matignon sur un nouveau et monumental projet de route du littoral sur l’axe Saint-Denis-Le Port", rappelle la sénatrice.
Aline Archimbaud a par ailleurs ajouté que le budget pour le financement de la nouvelle route du Littoral d’1,6 milliard d’euros, serait une "sous-estimation flagrante" se basant sur "des expériences passées de la construction des deux premières routes du littoral et de la route des Tamarins, qui ont toutes deux connu des dépassements de plus de 70% par rapport à ce qui était initialement prévu". Elle estime que la construction de ce nouvel axe routier coûtera "plus de 2,5 milliards d’euros".
La sénatrice écologiste plaide donc pour une politique qui permettrait "une sortie progressive du tout-voiture". En se basant sur des données de 2004 de l’Institut Français de l’Environnement, Aline Archimbaud a souligné que "les surfaces artificialisées couvrent 28,2% des terres situées à moins de 500 mètres de la mer", faisant ainsi du littoral réunionnais le "plus bétonné de l’Outre-Mer", souligne le Quotidien. Elle lance donc un appel au ministre pour que soit considéré "une solution alternative" plus écologique et que soit envisagé "l’utilisation de ces crédits dans le développement du transport ferroviaire plutôt que dans un projet routier rétrograde et très coûteux". Le ministre délégué Frédéric Cuvillier devrait répondre aux nombreuses interrogations de la sénatrice dans les deux mois qui viennent.
La nouvelle route du Littoral est également contestée par les écologistes réunionnais. Jean-Pierre Marchau a lancé une pétition et un collectif a été mis sur pied pour dénoncer "une catastrophe écologique" et une projet "absurde et dangereux". La déclaration d’utilité publique accordée à ce projet de nouvelle route du Littoral pourrait être "contestée par deux requêtes au Tribunal administratif", rapporte le Quotidien dans son édition du jour. Ce serait l’enquête publique qui serait mise en cause car elle n’aurait pas répondu aux inquiétudes sur ce projet, notamment en ce qui concerne les conséquences des conditions climatiques sur cette route en mer. Le préfet de La Réunion a deux mois pour donner suite ou pas à ce recours, et le délai arrive bientôt à terme.