Alors que le port du voile intégral est interdit sur l’ensemble du territoire français à compter de ce lundi 11 avril, la Réunion et Mayotte bénéficient d’un sursis jusqu’à la fin du mois d’août. A la demande du Procureur de la République de Saint Denis - Richard Bometon -, de son homologue de Saint Pierre et du Procureur de Mayotte, l’interdiction du port du voile intégral sur le département comme sur l’île au lagon sera appliquée de façon adaptée.
Afin de prendre en considération les particularités propres à la Réunion et à Mayotte, un temps d’adaptation a été accordé dans le cadre de l’application de la Loi portant sur l’interdiction du port du voile intégral.
Comme sur l’ensemble du territoire national, la loi entre en vigueur le 11 avril à la Réunion - comme sur l’île aux parfums - mais malgré cela, les forces de l’ordre ont reçu des consignes claires afin que cette interdiction soit appliquée de façon "progressiste et adaptée". Plusieurs dispositions ont été prises : du 11 avril jusqu’à la fin du mois de mai, les policiers et gendarmes devront "informer et sensibiliser les femmes intégralement voilées à la Réunion et à Mayotte". Ces femmes ne seront pas directement verbalisées car un travail de pédagogique s’impose avant les sanctions. Une seconde phase sera ensuite mise en application dès la fin du mois de mai jusqu’à la fin du mois d’août : policiers et gendarmes seront amenés à "dresser des rappels à la loi" aux femmes surprises dans les lieux publics portant le voile intégral. Durant cette période, les forces de l’ordre dresseront un ultime avertissement avant la sanction, en l’occurrence une amende de 150 euros.
L’interdiction du port du voile intégral à la Réunion sera appliquée de façon adaptée en raison de la demande formulée collégialement par le Procureur de la République de Saint Denis - Richard Bometon -, son homologue de Saint Pierre et le Procureur de Mayotte.
Interrogée cet après midi dans le rues du chef lieu, Lydia affirme qu’elle ne changera pas ses habitudes. Comme depuis des années, elle affirme qu’elle va continuer à porter le voile intégral. "Mon souhait, c’est de porter le voile jusqu’à ma mort. Si la Loi l’interdit, je ne sais pas comment réagir". Du côté des musulmans, la crainte d’une "stigmatisation" est ressentie. "On ne devrait pas pointer du doigt une communauté" affirme un dionysien attaché au multiculturalisme de l’île.
La Loi qui interdit le port d’un voile intégral prévoit "une amende de deuxième classe d’un montant de 150 euros" en cas de non-respect et les sanctions tomberont à compter de ce jour sur l’ensemble du territoire national, sauf à la Réunion et à Mayotte.