Un rapport interministériel sur l’incendie du Maïdo vient d’être rendu public. De nombreux points à améliorer y sont ainsi relevés, qui sont susceptibles d’intéresser autant La Réunion que les autres départements français.
Le Conseil Général de l’Environnement et du Développement durable (CGEDD) a publié un rapport sur les violents incendies qui ont touché les Hauts de l’Ouest en octobre dernier, ravageant ainsi près de 2 800 hectares de végétation en plein coeur du Parc national de La Réunion.
Les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Ecologie de l’époque avaient alors demandé une mission d’inspection pour faire un bilan de la gestion de cet incendie. La mission a mené les inspecteurs à rencontrer le préfet, les élus et techniciens du Conseil Régional, du Département et des communes concernées. L’objectif étant de tirer des conclusions de cette catastrophe écologique et suggérer des mesures pour éviter qu’un tel désastre ne se reproduise.
Ainsi, cette mission d’inspection interministérielle relève plusieurs points à améliorer. Elle soulève la nécessité de revoir le Plan départemental de protection de la forêt contre les incendies (PDPFCI). Un dispositif prévu par le Code forestier qui peut être déclenché par le préfet. Mais ce plan n’était pas élaboré à La Réunion, "la démarche a été perçue comme un exercice obligé, purement technique", souligne le rapport.
La mission recommande ainsi une révision en profondeur du dispositif PDPFCI pour y associer davantage les partenaires locaux. Les collectivités locales devraient également être parties prenantes de ce Plan et connaître les dispositions prévues par ce système d’alerte.
Le rapport interministériel pointe également du doigt une mauvaise entente entre l’Office National des Forêts (ONF) et les gestionnaires du Parc national. Un problème récurrent qui est d’ailleurs souvent relevé dans d’autres départements français. La mission dénonce "des relations et des circuits de décision devenus complexes entre ces deux opérateurs, mais aussi avec les collectivités qui financent les travaux". Elle recommande ainsi que ces problèmes relationnels soient surmontés à La Réunion.
L’accélération des échanges locales avec les territoires métropolitains qui doivent aussi faire face à des feux de forêts est également vivement conseillée. Ceci afin "de se rapprocher des gestionnaires d’espaces naturels métropolitains, d’Outre-mer et d’autres Etats où les mêmes problématiques de risques d’incendie, d’espèces invasives, de Parc national et de forêt se posent".
Le rapport relève par ailleurs que le pôle dédié aux risques au sein de l’ONF ainsi que la plateforme du Centre Opérationnel du Service d’Incendie et de Secours (CODIS) réunionnais doivent être renforcés. Le CODIS n’étant pas "dimensionné pour faire face à des situations de crises majeures". Une amélioration du dispositif de détection des feux naissants et d’alerte des moyens de lutte est recommandée.
Ces recommandations sont valables pour La Réunion, mais peuvent également servir pour les autres départements français qui doivent faire face à des risques de feux de forêts.