Après six années d’engagement au sein de l’antenne réunionnaise de la Fédération française des motards en colère, Gilles Ecormier quitte ses fonctions de président par "lassitude" mais souligne les avancées en faveur des pilotes de deux roues.
Que retenez-vous de ces six années passées à la Fédération des motards en colère 974 ?
Gilles Ecormier : Six ans d’engagement et quatre passés en tant que président de l’association, ce n’est pas rien. De mon parcours, je retiens surtout les victoires obtenues durant ces deux dernières années. En relayant les appels nationaux à la mobilisation, nous avons réussi à interpeller les usagers réunionnais.
Le projet de loi qui visait à rendre obligatoire le port du gilet jaune et du brassard pour les pilotes de deux-roues a été abandonné grâce à une forte mobilisation des motards en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer. Je suis content que ce projet ait été abandonné.
En 2011, la FFMC 974 a rassemblé 1500 motos pour une grande manifestation contre les réformes voulues par le Gouvernement. Je pense aussi à nos rapports avec les gestionnaires des routes qui se sont nettement améliorés au fil des ans. J’ai l’impression que notre voix est aujourd’hui plus écoutée et que les travaux, sont réalisés plus rapidement aujourd’hui lorsque nous faisons un signalement. Nous avons aussi sensibilisé les élus.
En tant que membre actif de la Fédération française des motards en colère et passionné de deux roues, quel regard portez-vous sur le comportement des motards et scootéristes ?
Je pense qu’on a fait des progrès même s’il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment en ce qui concerne la sensibilisation des jeunes publics. La grande majorité des motards ont une conduite raisonnée. Le problème vient d’une minorité d’usagers qui ignorent trop souvent les consignes de sécurité routière.
C’est pour cela que les motards confirmés doivent échanger avec les jeunes pour leur montrer la ligne à suivre et les sensibiliser aux dangers liés à un comportement irresponsable.
Encore aujourd’hui, je croise des motards en t-shirt, une hérésie selon moi. Les motards n’ont pas de "carrosserie". Le port de protection ne relève pas de l’esthétisme mais de la nécessité. Un gros travail reste à faire pour informer les usagers sur ces questions de sécurité.
Samedi prochain, le nom de votre successeur au poste de président de la FFMC 974 sera connu à l’issue d’une assemblée générale. Pour quelles raisons avez-vous décidé de quitter vos fonctions ?
Par lassitude je pense. En fait, la fonction était très prenante et certaines critiques internes ont certainement altéré ma motivation. Mais tout cela mis à part, je considère qu’un changement était nécessaire pour faire évoluer l’association. Et puis, je ne me fais pas de souci pour l’avenir de la FFMC 974 qui compte des gens de valeur.