La galère des touristes australiens arrivés sur l’île hier a provoqué de nombreuses réactions sur notre site. En excursion dans le cadre d’une croisière, ces touristes ont dû faire face à une cascade de difficultés. Conduits à Saint-Gilles, près de 700 vacanciers ont vite déchanté en constatant qu’ils ne pouvaient pas changer leurs devises. Face aux nombreuses critiques postées sur le forum de Linfo.re, le directeur de l’IRT (Ile de la Réunion Tourisme) a dans un premier temps voulu porter plainte pour défendre les salariés. Piqué au vif, il affirme que les employés "remplissent très correctement leurs missions".
Dans ce contexte, Pascal Viroleau a accepté de détailler les missions de l’IRT dans le cadre de l’accueil des touristes.
Suite aux vives critiques recueillies sur la toile de Linfo.re en raison des difficultés d’accueil des touristes australiens jeudi 9 juin, vous avez pensé porter plainte. Pourquoi ? Ces remarques et critiques acerbes sont-elles insupportables à entendre ? Que pensez-vous de ces réactions et surtout, que souhaitez-vous répondre aux internautes ?
Il faut bien comprendre que même si nous avons tous une liberté d’expression,
certaines attaques, provenant des internautes, peuvent faire mal à des femmes
et à des hommes, à des mères et des pères de famille qui remplissent très correctement leurs missions. Des propos très vexatoires et choquants ont été écrits.
Je ne peux pas laisser dire n’importe quoi et je me dois de protéger mon équipe. C’est pourquoi nous avons envisagé de porter plainte contre des individus qui se cachent derrière un écran et qui n’ont pas conscience du mal qu’ils font.
Au contraire, nous devrions tous nous rassembler plutôt que de se tirer dessus en permanence. Et cela, nos voisins savent très bien le faire !
Arrêtons de voir tout ce qui ne va pas car nous en sommes tous conscients, et nous cherchons tous à tout améliorer. Regardons plutôt ce qui va bien, c’est
comme cela que l’on donne confiance et qu’un territoire peu s’en sortir.
Pouvez-vous clarifier les missions de l’IRT au quotidien ? Quels sont vos
objectifs jour après jour et pensez-vous parvenir à de bons résultats ?
La mission principale de l’IRT -et qui est règlementaire- est d’effectuer à l’extérieur la promotion de notre île. Il en est ainsi depuis des années.
A La Réunion nous sommes porteurs de labels comme Tourisme et Handicap,
Réunion Qualité Tourisme ou encore Clévacances. Depuis peu, une équipe travaille sur les sites de sports et de loisirs de pleine nature, en collaboration avec les acteurs institutionnels et privés pour un développement de ce secteur, dans le fil de ce que faisait jadis la Maison de la Montagne.
Par contre, la formation n’est pas de notre ressort, de même que la recherche
d’investisseurs, la propreté des sites, la signalétique, l’accueil des touristes ou encore le change dans les banques
D’autres acteurs interviennent sur ces champs de compétences. Il ne faut pas croire que tout est à la charge de l’IRT.
Toutefois, nous essayons d’apporter un peu de liant en organisant des rencontres comme cela a été le cas avec les établissements financiers de la place, et nous sommes prêts à participer à tout ce qui peut permettre de faire avancer La Réunion.
La problématique de la Langue est systématiquement pointée du doigt en matière de tourisme à la Réunion. Les lacunes sont réelles en ce qui concerne la pratique de l’anglais au sein de certains restaurants et commerces. Qu’en est-il en ce qui concerne les professionnels du tourisme qui travaillent à l’IRT ? La pratique des langues étrangères n’est-elle pas un critère d’embauche en ce qui concerne les métiers du tourisme ?
En ce qui concerne le personnel de l’IRT qui est en contact avec des touristes, des agences de voyages étrangère ou avec la presse, cela est bien
évidemment le cas.
Dans les entreprises, cela doit être la règle mais nous ne pouvons rien imposer
à qui que ce soit. Il existe des possibilités de prise en charge pour des formations aux langues et c’est à ces entreprises d’en faire la demande.
Enfin, les difficultés rencontrées par les touristes australiens hier sont essentiellement dues à la problématique du change. En effet, aucun bureau de change n’est présent à Saint Gilles et aucune banque consultée n’a accepté de leur donner de la monnaie française. Quel est le rôle de l’IRT face à cette problématique de taille ?
L’IRT n’a pas de compétence en matière d’institution financière ! Ce n’est quand même pas la faute de l’IRT si les banques n’acceptent pas de faire du
change. Nous demandons à ce que ce point soit pris en compte ; et c’est la raison pour laquelle, malgré le fait que cela ne soit pas de notre compétence, nous avons organisé une réunion sur le sujet, il y a plusieurs mois de cela avec
l’ensemble des banques de la place. A ce jour, deux établissements effectuent le change pour des clients extérieurs mais cela n’est pas suffisant.
Il nous a été rétorqué que les volumes actuels ne justifient pas cette activité et nous le déplorons. C’est au secteur privé d’intervenir sur ce sujet. C’est vers eux qu¹il faut se tourner. A notre niveau il paraît difficile d’aller plus loin.