Le bio est-il l’avenir de la filière canne à La Réunion ? En tout cas la Chambre d’agriculture et Carrefour France s’apprêtent à signer une convention pour développer du sucre bio dans l’île !
La Chambre d’Agriculture de La Réunion va prochainement signer une convention avec Carrefour France pour du sucre bio péi.
500 tonnes seront produites, des tonnages encore modeste par rapport aux 200 000 tonnes de sucres produits chaque année sur l’île ! Mais c’est déjà un bon début pour Frédéric Vienne, le président de la Chambre verte.
"Comme le bio l’exige, il y aura un cahier des charges qui sera mis en place. Deux planteurs de cannes à La Réunion sont agréés bio. À nous de promouvoir notre produit pour susciter l’adhésion de plusieurs agriculteurs et je ne suis pas inquiet sur ce point. On voit bien que le bio a le vent en poupe, nous avons énormément de surfaces qui se convertissent en bio d’année en année. La Chambre d’Agriculture met les moyens, nous aurons bientôt trois techniciens. Nous répondons à la demande d’un client au niveau national parce qu’au niveau local rien ne se passe là-dessus. Nous avons des agriculteurs qui veulent devenir producteurs de sucre de canne bio. Les industries sucrières de La Réunion ne sont pas proportionnées pour traiter des petits volumes. Depuis 50 ans on ferme des usines, alors que nous voulons ouvrir une usine de canne pour donner un signe fort à la filière."
C’est une convention gagnant-gagnant entre distributeur et planteur. Le président de la Chambre verte indique la quantité de sucre bio qui devrait être produite. "Notre client nous sollicite sur 150 tonnes de sucre bio qui serviraient à entrer dans la composition de leur confiture. Comme il ne peut être notre client unique nous devons produire davantage, avec un objectif de 500 tonnes de sucre de canne bio, qui est il ne faut pas le rappeler, français et européen."
500 tonnes, une goutte d’eau en comparaison aux 200 000 tonnes de sucres produits par la filière traditionnelle, comme le reconnaît Frédéric Vienne.
"C’est un début comme dans tout ce qui est à mettre en place. On n’a pas hésité quand nous avons été sollicités, j’ai mis les services de la Chambre sur le coup. Nous mettons en place une étude sur la faisabilité et je ne doute pas qu’un tel projet sera soutenu par l’État mais aussi par les agriculteurs. Nous ne voulons plus rester des livreurs de canne. Demain nous serons des planteurs et aussi des transformateurs car jusqu’à présent ce n’était pas notre métier. La génération d’agriculteurs d’aujourd’hui est suffisamment formée pour maîtriser la chaîne de production jusqu’à la fin."