Des vacanciers qui ont séjourné à Nosy Be ont livré leurs témoignages à leur arrivée à l’aéroport Roland Garros. Ils n’ont pas assisté au lynchage mortel de 3 hommes mais se disent choqués par ces actes barbares.
Impossible de passer à côté de cette information tragique. Sur la petite île de Nosy Be à Madagascar, trois hommes dont deux Européens ont été battus et brûlés vifs sur la plage hier. Un lynchage mortel qui s’est produit sur fond de rumeurs de trafic d’organes.
Interrogés hier soir, des vacanciers qui ont séjourné sur l’île de Nosy Be ont témoigné leur horreur face à ces actes de barbarie. Des passagers qui effectuaient la liaison Mayotte - Nosy Bé - Réunion ont assisté à une manifestation hier soir.
Au micro d’Antenne Réunion, ils ont décrit l’ambiance électrique qui règne à Nosy Be depuis la mise à mort des trois hommes accusés par une foule d’habitants du meurtre sauvage d’un jeune garçon malgache : " on a vu la manifestation à Nosy Be, lorsqu’on était au restaurant. C’était inquiétant car les gens étaient virulents et décidés. On ne sait pas ce qu’il peut se passer. "
Selon un autre voyageur interrogé, "un blanc a été tué dans la nuit, apparemment découpé en morceaux et brûlé, suite à une histoire d’enfant kidnappé. Nous avons entendu parler de sept enfants disparus dont un a été découvert, le corps découpé".
Ce massacre a choqué les touristes présents sur l’île malgache. Hier "tous les commerces étaient fermés, tous les rideaux étaient baissés, il n’y avait personne dans les rues", selon les voyageurs interrogés. Ils expliquent qu’ils ont respecté les consignes de l’ambassade et limité leurs déplacements de peur d’être pris à partie.
Beaucoup de touristes appelés à s’exprimer ont confié leur soulagement à l’idée de quitter Nosy Be, où le climat était toujours très pesant hier : " En arrivant à l’aéroport, on a vu les pneus des voitures crevés, les locaux de la gendarmerie caillassés, un camions brûlé". Des scènes de chaos qui témoignent des tensions vives à Nosy Be.
Ce vendredi matin, les rumeurs de trafic d’organes n’étaient toujours pas confirmées. Dans cette affaire, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On sait aujourd’hui, que parmi les trois hommes lynchés à mort, l’un d’entre eux était d’origine malgache. Les deux autres étaient européens. Un passeport italien a été retrouvé, permettant d’identifier formellement l’une des victimes de ce massacre orchestré par des habitants de Nosy Bé.
Alors que le polémique enfle, les touristes habitués à séjourner sur l’île de Nosy Be ont souligné le caractère exceptionnel de cet événement : "il faut dire que l’île de Nosy Be est assez séparée de la grande terre et les gens ne sont pas aussi méchants d’habitude. " Ces vacanciers assurent qu’ils n’ont pas perdu l’envie de retourner à Madagascar, malgré ces crimes sordides.