Ce vendredi 14 janvier, la préfecture a annoncé qu’aucune nouvelles mesures de restrictions sanitaires ne viendraient s’ajouter à celles déjà mises en place. Alors que le taux de contamination ne cesse d’augmenter, la préfecture explique que, sur le plan hospitalier, la situation est sous contrôle.
"Face à une situation préoccupante mais maîtrisée au plan hospitalier, le plan d’action sanitaire global se poursuit, pour éviter de nouvelles mesures de freinage", informe la préfecture.
Selon leurs derniers chiffres, alors que le bilan du 10 janvier faisait état de 2833,1 contaminations pour 100 000 habitants, celui-ci est rapidement passé à 3400 contaminations pour 100 000 habitants.
En effet, depuis le début de la semaine, ce sont 5000 cas positifs qui ont été enregistrés quotidiennement.
Cette forte propagation de l’épidémie a eu des impacts sur les capacités hospitalières de l’île, avec une croissance du nombre d’admission en réanimation et en médecine COVID. Pour autant, les conséquences hospitalières de cette situation restent maîtrisée, selon la préfecture.
En effet, le nombre d’admissions hebdomadaires en réanimation reste proportionnellement inférieur à la progression des contaminations. De plus, les établissements publics et privés de santé se sont réorganisés afin d’augmenter leur capacité d’accueil. Ce sont 26 lits en réanimation et 93 lits en médecine COVID qui ont été ajouté au cours des 4 dernières semaines.
Dès la semaine prochaine, sur le plan sanitaire :
- le système hospitalier va continuer à s’adapter pour anticiper d’éventuelles augmentations de réanimation en armant 6 à 8 lits supplémentaires (par la fermeture de nouvelles salles de bloc opératoire) ;
- l’ARS a sollicité un renfort national de médecins anesthésistes et d’infirmiers spécialisés en réanimation pour permettre une éventuelle nouvelle augmentation capacitaire.
D’ici une dizaine de jours, c’est donc un potentiel de 113 lits de réanimation qui serait disponible (100 aujourd’hui) ;
- la prise en charge à domicile en toute sécurité des patients malades du COVID et n’ayant pas besoin d’être hospitalisés sera facilitée ;
- l’offre de vaccination va continuer à se développer.
Jusqu’à présent, ce sont surtout les effets de la dernière vague du variant Delta qui impactent le système de santé. Toutefois, selon la préfecture, l’épidémie a changé d’ampleur. Le variant Omicron se fait plus présent et son taux de contamination devrait augmenter les 2 à 3 semaines qui viennent.
Considérant que le variant Omicron va commencer à produire ses effets potentiels sur les besoins d’hospitalisation, mais qu’il est aujourd’hui estimé moins dangereux que le variant Delta et même que le virus historique, le recours aux lits de réanimation ou de médecine conventionnelle pourrait diminuer.
Même si la préfecture insiste sur le fait que la situation sanitaire, bien que préoccupante, soit maîtrisé, le personnel hospitalier ne l’entend pas forcément de cet oreille. David Belda, secrétaire départemental de Force Ouvrière Santé, explique que la situation reste tout de même tendue dans les hôpitaux.
"Le CHU reste l’établissement support de l’Océan Indien. Si demain la situation venait à exploser à Mayotte, comment on ferait ?", s’inquiète-t-il.