Cela fait plus d’une semaine que les marmailles de La Réunion ont fait leur rentrée. La semaine dernière, c’est la campagne de vaccination dans les établissements scolaires qui a débuté.
Pour le Ministère de l’Éducation nationale, il est important que les élèves se fassent vacciner pour limiter l’épidémie de coronavirus.
Le ministre l’a d’ailleurs évoqué, il souhaite que 60 % des élèves de plus de 12 ans soit vaccinés.
Pour cette rentrée, a également été évoqué le protocole sanitaire à mettre en place, qui prend en compte la vaccination.
En effet, dès lors qu’un cas de Covid sera décelé dans une classe, les élèves non-vaccinés devront rentrer chez eux. Les élèves vaccinés ou immunisés quant à eux, continueront d’aller en cours, sur la base d’une attestation des parents. Les élèves vaccinés ne seront pas testés. Dans ce cas, le dispositif de continuité pédagogique sera enclenché.
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Mais alors, cela ne risque-t-il pas d’accentuer le fossé entre les élèves et le décrochage scolaire ?
Pour le Rectorat, c’est l’inverse. "Plus la population sera protégée grâce à la vaccination, plus vite les élèves pourront apprendre en tout sérénité".
Un avis que partage CGTR EDUC’ACTION. "L’enjeu de la vaccination sur notre territoire est essentiel tant nous sommes gravement menacés par le variant delta et sa capacité à se propager rapidement ainsi que sa létalité. Nos capacités hospitalières sont au bord de la saturation et il faut bien reconnaître que les politiques successives de réduction des moyens au niveau des hôpitaux et de la santé, de suppression de lits ont favorisé la situation critique que nous connaissons aujourd’hui. La CGTR EDUC ‘ACTION considère que la mise en œuvre d’une campagne de vaccination dans les établissements scolaires va dans le bon sens. Les points de vaccination doivent être démultipliés et les conditions de travail des personnels médicaux de l’Éducation nationale se doivent néanmoins d’etre préservés et améliorés. Il faut aller au-delà des effets d’annonce et donner aux établissements les moyens nécessaires ( budgets et dotations ) afin que soit mis en œuvre concrètement et rapidement une véritable campagne de vaccination sur site.La CGTR EDUC’ACTION, parce qu’elle considère que tout doit être fait pour protéger la santé des personnels et des élèves se prononce pour une vaccination de masse et est favorable à la mise en œuvre de tous les outils anti covid."
Pour certains établissements, la vaccination doit se faire sur la base du volontariat. Cependant, le décrochage et les inégalités scolaires pourraient être accentuées dès lors que des classes seront fermées.
"Le lycée n’encourage pas la vaccination. Nous informons les jeunes et nous facilitons leur accès à la vaccination en accueillant durant deux jours un centre éphémère. La vaccination se fait sur la base du volontariat avec l’accord des parents. Par ailleurs en lycée professionnel les élèves doivent effectuer plusieurs périodes de stages en entreprise pour valider leur diplôme. De très nombreuses entreprises dans le domaine de la santé, de la restauration, du commerce, de la petite enfance... exigent que les élèves soient vaccinés pour les accueillir.
Ce qui accentue les inégalités scolaires et le décrochage, c’est de devoir fermer des classes chaque fois qu’il y a un cas de Covid et de renvoyer les jeunes chez eux, c’est que des élèves soient obligés de manquer 17 jours de cours parce qu’ils sont cas contact de leurs parents, adultes non vaccinés, ce qui accentue le décrochage, c’est d’avoir devant le lycée des manifestants parents 974 qui appellent les élèves à manquer les cours, à boycotter leur établissement, ce qui accentue l’échec scolaire ce sont tous ces adultes irresponsables qui ne se font pas vacciner et hypothèquent la scolarité et l’avenir de nos jeunes, sacrifiés dans leur scolarité, leur vie sociale et leur insertion professionnelle."
À l’inverse, certains syndicats et établissements voient ce protocole en cas de cas positif comme un moyen d’accentuer les inégalités.
"C’est totalement notre position sur le protocole sanitaire actuel. Après les cours à distance, "l’éviction" des non-vaccinés va créer encore plus d’inégalité et si on croise un peu les données, on s’aperçoit que les mêmes élèves sont touchés au final ! La FSU Réunion dénonce ce protocole et ses prédécesseurs vu qu’ils ne répondent en rien à la problématique sanitaire, le virus circule toujours dans les écoles, et à la problématique scolaire, les difficultés s’accumulent pour certains élèves et aucun moyen supplémentaire (matériel ou humain) à l’horizon."
Au collège et au lycée, 57% des plus de 12 ans ont déjà reçu une première dose de vaccin (et 32% les deux).
L’objectif est de dépasser les 60% d’une vaccination complète à la rentrée, explique le ministère.
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