La cour d’assises de Saint-Denis a 4 jours pour clore le dossier Lemerle, et prononcer un verdict à l’encontre d’O. M’Barki et V. Lemerle, soupçonnés de violences, séquestration, extorsion de fonds pour l’un, et de complicité pour l’autre.
Les faits remontent à Avril 2018. Nicolas Lemerle est victime, à son domicile à Saint-Gilles, d’une violente agression. Attaché à un arbre par son agresseur, il soupçonne sa sœur, V. Lemerle et son conjoint de l’époque, O. M’Barki, d’être les auteurs de ce molestage d’une rare violence. Le mobile est tout trouvé : c’est une histoire d’héritage. Leur père, Paul Lemerle, était un notaire, et l’accusée se sentait lésée vis-à-vis de son frère.
La soirée semblait similaire en tout point à celle de la veille pour Nicolas Lemerle. Dans sa maison de Saint-Gilles, il décide de se coucher sur les coups de 23 heures. Sujet à des insomnies, il prend un somnifère. Toutefois, vers minuit et demi, le remue-ménage de ses deux chiens le réveil. Alors qu’il s’assoit sur son lit, une ombre étrange se détache du corridor, en face de sa chambre. Très vite, il remarque que cette esquisse dans les ténèbres se rapproche... Mais surtout, qu’elle possède un objet contondant dans sa main. La nuit, qui s’annonçait banale pour Nicolas, se transforme alors en véritable cauchemar.
L’homme le traîne alors dans toute la maison, ne manquant pas de le frapper avec ce qui semble être une lampe torche. Nicolas est douché de force, battu, tailladé, et finalement attaché sur un arbre dans son jardin. L’agresseur de Nicolas le menace même avec une tronçonneuse.
"Il s’est vu mourir cette nuit-là...", confie Maître Cyril Tragin, avocat de la partie civile. "Il savait bien évidemment dès le départ que c’était organisé par sa sœur." Du liquide est alors dérobé, ainsi que sa carte bleue et ses codes bancaires.
Prévenus tôt le lendemain matin, les gendarmes de Saint-Paul se rendent au domicile de Nicolas. Il découvre l’homme blessé, et de nombreuses traces de sang dans son domicile. Pris en charge par les secours, il est transporté vers l’hôpital le plus proche.
Très vite, les pistes mènent les militaires au domicile de la sœur de la victime, aujourd’hui sur le banc des accusés. A leur arrivée, les gendarmes remarquent la présence d’O.M’Barki, qui prend la fuite en les voyant. Si V. Lemerle nie la présence d’un homme dans sa maison, elle changera plus tard d’avis, en affirmant qu’il habite ici. Une Peugeot 208 blanche est stationnée, la porte ouverte, et le moteur encore chaud. De plus, des tas de cendres encore fumantes sont constatés sur le gazon, ainsi qu’une chaussette à moitié brûlée. L’autre pair est situé dans le véhicule, en plus d’une tronçonneuse gisante à proximité.
Très vite, O.M’Barki est retrouvé sur la plage. Il nie dans un premier temps avoir tout lien avec cette affaire.
Cependant, les propos incohérents des deux suspects finissent de convaincre les gendarmes : V.Lemerle et son compagnon sont placés en garde à vue.
Aujourd’hui, les jurés ont 4 jours pour déterminer si oui ou non V.Lemerle et O.M’Barki sont coupables des faits qui leurs sont reprochés.
- Lucas Candessoussens